La grève reprend à la raffinerie de Gonfreville: quelles conséquences à la pompe?

Le tribunal administratif de Rouen a ordonné ce jeudi, en référé, la suspension de l'arrêté de réquisition de grévistes de la raffinerie TotalEnergies de Gonfreville-l'Orcher, en Seine-Maritime. Cette raffinerie, la plus grande de France, alimente les stations-services d'Île-de-France et du Centre-Val de Loire.
La justice a estimé que l'arrêté préfectoral du 4 avril a "porté une atteinte grave et manifestement illégale au droit de grève".
Cette décision a galvanisé les salariés qui ont repris la grève dans la foulée. “Cet arrêté était principalement motivé parce que les vacances scolaires arrivaient et que le week-end de Pâques était imminent. Les préfets étaient en train de tester les limites des juges administratifs et d’imposer dans la pratique des restrictions au droit de grève qui n’existent nulle part et indépendamment de troubles à l’ordre public. Le désagrément de quelques consommateurs à la pompe, c’est les conséquences normales de la grève”, indique Elsa Marcel, leur avocate.
Des difficultés après le week-end de Pâques?
D'autres raffineries tournent au ralenti, comme à Donges, près de Nantes, ou à La Mède, dans le Sud. La grève a été votée jusqu'à ce vendredi midi, mais il n'est pas prévu que ça s'arrête, prévient la CGT. 7% des station-service connaissent une pénurie mais certaines régions sont plus en tension selon Francis Pousse, président de la branche distributeurs carburants.
“On a encore 25 à 30% des stations manquant d’un produit ou de plusieurs produits en Île-de-France et légèrement en Indre-et-Loire. Donc c’est quand même une situation qui s’améliore par rapport au début de semaine. En fin de week-end, par contre, ne nous leurrons pas, la situation sera plus difficile”, affirme Francis Pousse. Plus difficile, car les transporteurs routiers ne livreront pas de carburant avant mardi.