La mairie de Paris va étaler les retenues sur salaire des grévistes, colère du gouvernement
La mairie de Paris soutient le mouvement social contre la réforme des retraites. Et permet aux grévistes de pouvoir échelonner les retenues sur salaire sur plusieurs mois. Anne Hidalgo assure que ces étalements sur plusieurs mois de salaire sont légaux. Elle le propose à tous les agents qui auront été grévistes plus de deux jours sur un mois donné.
Une décision qui irrite le gouvernement. Lundi sur Cnews, le ministre de la Fonction publique Stanislas Guérini a dénoncé une "gestion militante de la grève", estimant que "ce n’est pas responsable".
Le préfet de région a écrit deux fois à l'exécutif parisien, soulignant que la mairie devait procéder "à une retenue proportionnée à la durée de la grève", puis que ces retenues devaient s'effectuer "au plus tôt, c'est-à-dire dans le mois qui suit la ou les journées de grève et au plus tard avant la fin du second mois".
"Un bon point pour Anne Hidalgo"
"Comme nous l'avons toujours fait, nous procédons aux retenues sur les jours de grève, répond Anne Hidalgo. Mais comme partout, en négociations avec les syndicats, il y a toujours, dans tous les protocoles d'accord de fin de conflit, une clause spécifique sur l'étalement des sommes liées aux jours de grève."
Côté syndicats, on apprécie la mesure: "Tant mieux. C’est un bon point pour Anne Hidalgo, mais ce n'est pas un geste sans intérêt. Elle sait très bien que la grève était très populaire. L'étalement des jours de grève, ce n'est pas monnaie courante, mais ça partie des négociations de fin de grève", explique, sur RMC, Jean-Pierre Mercier, délégué Sud Stellantis Poissy et porte-parole de Lutte Ouvrière.
Anne Hidalgo reste dans sa logique de soutien au mouvement social. Des banderoles ont déjà été suspendues sur les frontons des mairies pour afficher la "solidarité" de la Ville avec les travailleurs opposés à la réforme.