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"Le Président n'a fait que déplacer le curseur de l'inégalité", estime un retraité

Malgré l'annonce de l'annulation de la hausse de la CSG pour les retraités gagnant moins de 2000 euros par mois, ces derniers sont un peu déçus par le discours d'Emmanuel Macron qui n'a pas parlé de revalorisation des retraites.

Il a fait marche arrière. Emmanuel Macron a annoncé mardi soir que l’annulation de la hausse de la CSG pour les retraités gagnant moins de 2000 euros de revenu par mois. "Pour ceux qui touchent moins de 2000 euros par mois, nous annulerons en 2019 la hausse de la CSG subie cette année. L'effort qui leur a été demandé était trop important et n'était pas juste", a-t-il dit. Jusque-là, seuls les retraités gagnant moins de 1200 euros environ étaient exemptés.

Pour Didier Hotte de l’Union confédérale des retraités Force Ouvrière, le président de la République a simplement déplacé le curseur de l’inégalité.

"Le président de la République a reconnu que c’était une injustice. Ceci étant, ce n’est pas parce qu’on a un peu déplacé de 1200 à 2000 le curseur, que ça ne reste pas une injustice. Pourquoi? Parce que d’une part, ce n’est pas compensé, et d’autre part, on ne voit pas pourquoi les retraités devraient être mis à contribution sur un système de solidarité national", explique-t-il. 

Pas de revalorisation depuis 2013

Il pointe également du doigt le fait que les retraités n’ont pas connu de revalorisation de leur retraite depuis 2013. "On nous a d’ores et déjà annoncé que ce serait pareil en 2019 et 2020 et ça, le président n’est pas revenu dessus. Or à ce rythme-là, on a calculé qu’on perd environ 1% de pouvoir d’achat par an", précise le retraité.

Selon lui, cela fait partie du code de la sécurité sociale et les retraites devraient être revalorisées en fonction du coût de la vie.

"On programme l’appauvrissement des retraités depuis déjà longtemps. Alors on pourra dire que ce n’était pas ce gouvernement, mais quand même pour certains retraités la pilule est vraiment amère. Et ce n’est pas le seul fait de déplacer le curseur ne règle pas le problème", affirme Didier Hotte. 

Si en tant qu’organisation syndicale, il juge ne pas avoir à appeler à la grève pour le week-end prochain, mais dit comprendre ceux qui voudront une nouvelle fois aller manifester

Bourdin Direct (Avec G.D)