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"Le sapin est prêt": déterminés, les salariés de la fonderie SAM vont passer Noël à l'usine

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Les 333 salariés, licenciés depuis la liquidation judiciaire, occupent les locaux de la Société aveyronnaise de métallurgie pour tenter de mettre la pression au gouvernement et aux instances qui tentent de trouver des solutions.

Sébastien Lallier travaille depuis 20 ans dans l'usine de la Société aveyronnaise de métallurgie (SAM). Mais tout cela devrait se finir bientôt. Le 26 novembre, la liquidation judiciaire de cette usine sous-traitant pour Renault a été prononcée, avec arrêt immédiat de l'activité. 

Les 333 salariés ont ensuite reçu leur lettre de licenciement. Mais ils ne comptent pas se laisser abattre et compter lutter jusqu'au bout pour leurs emplois. 

Bercy a nommé lundi un médiateur pour accompagner les salariés de la SAM, après la réception des syndicats lundi par Bruno Le Maire, alors que l'Etat et la région Occitanie tentent de trouver un repreneur.

"On se prépare à y passer les fêtes, comme on l'avait promis au gouvernement et à toutes les instances qui gèrent ce dossier"

Mais en attendant, une partie des salariés a décidé d'occuper le site de l'usine jour et nuit pour se faire entendre. Sébastien Lallier, délégué syndical CGT de la SAM, était l'invité de RMC ce mercredi matin. Il confirme que leur motivation est intacte et que les salariés ont prévu d'y passer les Fêtes de Noël.

"Cela a été décidé à l'unanimité avec l'ensemble des salariés. C'est ce qui est en train de s'organiser. Mardi, le sapin a été dressé à l'entrée de l'usine. On se prépare à y passer les fêtes comme on l'avait promis au gouvernement et à toutes les instances qui gèrent ce dossier".

Il estime que le gouvernement est très optimiste sur ce dossier alors que dans les faits, rien n'est vraiment acté.

"Si on écoute les belles paroles du gouvernement, on cochait tous les critères de la réindustrialisation pour éviter la délocalisation de notre production. Mais on voit que ça, ils ne savent pas le tenir. L'espoir on va y travailler, c'est pour ça que l'occupation de l'usine est importante pour pouvoir peser sur les débats".

Le délégué CGT explique que plusieurs projets seraient en délibération, mais qu'il n'y a encore "rien de concret". "Tant que rien n'est écrit, ou qu'il n'y a rien de réel, on n'y croira pas", lance-t-il.

"Pour les propositions de reclassement internes de Renault, on est sur du mépris total"

Des possibilités de reclassement sont proposées, mais dans des régions très éloignées du site actuel: Toulouse, Dijon, Sud de la France... Et interne chez Renault, ce n'est pas mieux selon Sébastien Lallier:

"Des fois, c'est même des CDD de deux mois... Je vous laisse imaginer les personnes qui ont travaillé 20-30 ans ici à qui on propose des CDD de deux mois... Et pour les propositions de reclassement internes de Renault, on est sur du mépris total. Ils ont assez d'estomac pour dire dire qu'ils vont reclasser tout le monde mais que sur des postes de cariste ou d'opérateur. Je vous laisse imaginer les standardistes, les comptables, ou les personnes du bureau d'études..."

Il estime qu'ainsi l'occupation de l'usine est "nécessaire" car c'est un des plus gros moyens de pression qu'ils peuvent avoir. Un coup de la dernière chance qui va durer, au moins jusqu'à Noël.

James Abbott