Les faillites de TPE à un niveau jamais vu en France

Dans le textile, comme dans la construction, l’automobile, les services aux entreprises ou encore le social et la sécurité privée, les faillites de TPE sont à un niveau sans précédent en France.

C’est le plus grand plan de licenciement de France, puisqu’il met des dizaines de milliers de salariés sur le carreau sans que ça fasse la une des journaux: les faillites de TPE sont à un niveau jamais vu en France.

C’est, par exemple, la boulangerie du centre-ville de Châtellerault dans la Vienne qui met la clé sous la porte faute de clients. À Gisors, petite ville de l’Eure, c’est la liquidation d’un centre dentaire qui laisse des dizaines de patients sur le carreau. Ou encore ce promoteur immobilier au nord de Toulouse, radié du registre du commerce le 14 novembre dernier.

Les indiscrets : Les TPE en très grande difficulté - 09/12

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66.000 faillites en 2024, dont 90% de TPE

Les mauvaises nouvelles se multiplient. On atteindra les 66.000 faillites en 2024, selon le cabinet Altares: c’est un record. Et parmi ces entreprises au tapis, 90% sont des TPE, des très petites entreprises de moins de 10 salariés, et 75% ont même moins de trois salariés.

Dans le textile, la construction, l’automobile, les services aux entreprises, le social, la sécurité privée, etc., ce sont souvent des entreprises qui sont saines, mais qui n'ont pas su traverser les crises, observe Marc Sanchez, le président du Syndicat des indépendants, qui regrette le manque d'anticipation des dirigeants de TPE quand ils sont en difficulté.

Ils se répètent: “ça va aller, je vais rebondir”, mais ils n’osent pas appeler à l’aide pour ne pas effrayer leurs fournisseurs. Et quand ils franchissent le seuil du tribunal de commerce, c’est déjà trop tard. Ils sont liquidés directement dans trois cas sur quatre, sans espoir de redressement.

Ces plans sociaux à bas bruit vont se poursuivre en début d'année prochaine. Et pour que la situation s'améliore ensuite, il faut que les taux d'intérêt continuent à baisser et que les Français se remettent à consommer.

Victor Joanin