Entre un budget au rabais et une censure du gouvernement, les patrons de TPE-PME ont leur préférence

Le gouvernement ne tient plus qu'à un fil. Le Premier ministre Michel Barnier craint une motion de censure qui entraînerait sa destitution. Au grand dam des petites et moyennes entreprises, déjà malmenées par une situation économique difficile et tiraillées entre deux futurs difficiles: le vote d'un budget avec des baisses d'aides pour ces sociétés ou plus de gouvernement et pas de budget du tout.
"Le budget est perfectible, le coût du travail risque d'augmenter, mais si le gouvernement saute, ce n'est absolument pas souhaitable", alerte ce mercredi sur RMC et RMC Story François Asselin, président de la CPME, la confédération des petites et moyennes entreprises.
C'est la peste ou le choléra pour les TPE et PME, donc. Mais entre les deux, François Asselin a choisi: "On a besoin de stabilité, de visibilité et de lisibilité. Et si le gouvernement saute, on perdra les trois. Après la dissolution, on a attendu des semaines à avoir un gouvernement. Ensuite, le temps qu'il se mette en place et reprenne le budget en main, il va se passer des semaines. C'est catastrophique!", alerte-t-il.
"Pendant ce temps, les entreprises arrêtent d'investir, d'embaucher, et la sinistralité et les défaillances augmentent", ajoute François Asselin.
"Le plus grand plan social, c'est celui qui concerne les TPE-PME"
Mieux vaut donc que le gouvernement reste en place donc, alors que le président de la CPME évoque une "crise lente" avec une fiscalité qui risque d'augmenter et un coût de l'énergie qui ne devrait pas trop baisser, selon ce que prévoit le budget de Michel Barnier.
Et pour la santé des TPE et PME, il ne faut surtout pas que les bas salaires augmentent, prévient François Asselin: "Si jamais les bas salaires augmentent parce que les taxes augmentent sur les salaires, il va y avoir des licenciements avec des entreprises qui ne vont pas pouvoir absorber les surcoûts", anticipe-t-il.
Des licenciements; d'ailleurs, il y en a beaucoup de prévus. La secrétaire générale de la CGT Sophie Binet alerte dans Les Echos sur la situation de l'industrie et prévoit 200.000 licenciements et 250 plans sociaux.
C'est la partie émergée de l'iceberg pour François Asselin: "Le plus grand plan social ce n'est pas celui qui fait la une des journaux, c'est celui qui concerne les TPE-PME. Imaginez que les 1,7 million d'entreprises en France, quand elles licencient, c'est un ou deux emplois qu'on ne va pas renouveler. Et tout cela, ça fait énormément d'emplois qui disparaissent. Nous, quand une PME disparaît, c'est son territoire qui disparaît", conclut-il.