Les footballeurs en grève contre le calendrier?: "Pour 50K par mois, je joue chaque soir", tacle Boudjellal

Halte aux cadences infernales. C'est le cri d'alarme que lancent certains footballeurs professionnels de grands clubs européens qui dénoncent le nombre trop élevé de matches par saison et les calendriers surchargés. Entre les championnats nationaux, les compétitions européennes qui comptent plus de matchs, et les compétitions internationales, le risque de blessure est plus élevé.
"Il va y avoir un moment où on va devoir faire grève" à déjà prévenu Jules Koundé, le défenseur du FC Barcelone et de l'équipe de France. "Chaque année, nous avons plus de matchs et moins de temps pour récupérer. Ce n’est pas faute de l’avoir dit. On le répète depuis trois-quatre ans mais personne ne nous écoute", a martelé l'arrière droit la semaine précédente en conférence de presse.
Et pour une fois, la grève n'est pas une exception culturelle française. Rodri, le milieu de terrain espagnol de Manchester City ou encore Thibaut Courtois, le gardien belge du Real Madrid, ont eux aussi prévenu des risques d'une grève contre les calendriers surchargés.
"Le spectacle s'en ressent"
Forcément, sur le plateau des Grandes Gueules, on s'étonne de telles menaces de la part de sportifs payés plusieurs millions d'euros par an (13 millions bruts par an pour Koundé et Rodri, 15 pour Courtois environ). Ancien président du club de rugby de Toulon, Mourad Boudjellal estime que "les calendriers sont gérés et leur préparation aussi".
"Ils ont la chance d'avoir des préparateurs physiques qui gèrent les préparations en fonction des calendriers avec des périodes de repos", assure-t-il sur RMC et RMC Story. "Il y a des techniciens qui gèrent les possibles blessures. Les footballeurs sont 'cocounés', moi pour 50.000 par mois, je joue tous les soirs", assure le sexagénaire.
Mais les salaires ne seraient pas un problème. L'entraîneur du Real Madrid Carlo Ancelotti assure que les footballeurs n'auraient aucun problème à baisser leurs émoluments si l'on réduisait le nombre de matchs.
Olivier Truchot constate lui que le niveau semble avoir baissé, notamment l'été dernier à l'occasion de l'Euro 2024: "La qualité du spectacle s'en ressent. À l'Euro, ils étaient tous crevés et ils n'ont pas bien joué. Ils (les instances, ndlr) sont en train de tuer la poule aux œufs d'or. Ça rapporte de l'argent de faire des matchs à répétition mais le spectacle s'en ressent. Les compétitions internationales vont être pénibles à regarder et il y a eu moins de téléspectateurs cet été devant l'Euro d'ailleurs", avance le journaliste.
Une nouvelle compétition internationale d'un mois dès cet été
Emmanuel de Villiers se permet lui un paralèlle avec Jacques Anquetil, vainqueur du Bordeaux-Paris "dans la foulée d'une autre course". "Au prix où sont payés les footballeurs, c'est scandaleux", assure l'ex-président du Puy-du-Fou. "Jacques Anquetil était chargé comme une mule", tient à lui rappeler au passage Alain Marschall.
Les nouvelles éditions de la ligue des Champions et de l'Europa League, en place depuis le début de l'année, font jouer aux équipes deux matchs de plus que les précédentes versions. Et cet été, un championnat du monde des Clubs, à 32 équipes, doit avoir lieu du 15 juin au 13 juillet.