Les syndicats reçus à Matignon: ce qu'ils vont réclamer face à Elisabeth Borne

Elisabeth Borne reçoit, tour à tour, les cinq syndicats représentatifs français (CGT, CFDT, CFTC, CFE-CGC et FO), ce mardi et ce mercredi. Tous demandent encore le retrait de la réforme des retraites, et assurent que la page n'est pas encore tournée. Mais ils vont aussi se succéder pour négocier sur d'autres sujets, avec en ligne de mire un thème prioritaire: celui du pouvoir d'achat.
Sur cette problématique du pouvoir d'achat, l'ultime priorité des syndicats portera sur l'augmentation des salaires. Dans ce dossier, chaque syndicat a son angle d'attaque.
Par exemple, la CGT veut des rémunérations indexées sur les prix, comme l'avait fait savoir Sophie Binet il y a quelques jours. Force Ouvrière milite plutôt pour une augmentation du Smic, alors que la CFDT revendique la nécessité de réhausser les minimas dans les branches professionnelles, sinistrées par l'inflation.
Les centrales, elles, promettent d'aborder d'autres sujets: le RSA sous conditions, la reconversion professionnelle ou l'emploi des seniors, des sujets qui concentrent aussi leurs colères.
"Pas de tabou", assure Matignon
Mais les syndicats, qui espèrent un changement de méthode de la part du gouvernement, s'avancent méfiants à Matignon. D'ailleurs, selon un responsable syndical, "il va falloir nous prendre en compte cette fois-ci, sinon les réunions ne vont pas durer bien longtemps".
La Première ministre assure de son côté qu'elle "sera à l'écoute", "sans ordre du jour", pour laisser aux syndicats un maximum de liberté dans leurs revendications. Il n'y aura "pas de tabou" assure même Matignon.
Une aubaine pour Cyril Chabanier, président de la CFTC qui sera reçu mercredi matin par Elisabeth Borne, puisque le moment est idéal pour aller négocier selon lui.
"Les 13 manifestations, les millions de personnes qui ont été dans la rue depuis trois mois et demi, nous placent aujourd'hui en position de force", estime-t-il.
Avec ambition, le numéro un de la CFTC assure que le "gouvernement, qui pour le moment ne veut pas céder sur la réforme des retraites, ne pourra pas faire la sourde oreille sur les autres sujets". Dans le cas inverse, il prédit une véritable "explosion sociale" si le gouvernement avance avec des œillères.
Les premiers syndicats qui seront reçus ce mardi à Matignon sont Force Ouvrière à 18h15, puis la CFDT à 19h30. Puis mercredi, la CFE-CGEC ouvrira le bal à 11h15, avant d'être imitée par la CFTC à 12h30 puis la CGT, à 17h.