Macron estime que "du travail, il y en a": "Ces personnes-là n'ont pas eu à faire un job alimentaire"

Persiste et signe? En déplacement dans la Meuse en marge du sommet Choose France, Emmanuel Macron est revenu sur sa phrase polémique de 2018, invitant "à traverser la rue pour trouver du travail". "Quand j’ai dit qu’on pouvait traverser la rue pour retrouver de l’emploi, je me suis fait ramasser, mais il y en a dans le bâtiment, la restauration", a lancé le président de la République à un salarié qui lui demandait de mettre au travail "les fainéants".
Des propos qui parlent à de nombreux patrons qui peinent à recruter. "Emmanuel Macron a raison, il suffit de traverser la rue pour trouver du travail", assure sur RMC Story ce mardi Franck Trouet, directeur général du GNI d'Île-de-France, le Groupement National des Indépendants de l'Hôtellerie & de la Restauration qui évoque "330.000 projets de recrutement en CDI et en CDD d'au moins 6 mois dans l'hôtellerie et la restauration".
"Tous les efforts faits par les professionnels depuis le Covid-19 pour être attractifs ont porté leurs fruits. On a augmenté les salaires minimas d'à peu près 25% depuis la crise", défend-il.
"Il faut plus de formation et mieux orienter", estime sur RMC Patrick Martin, le président du Medef, le syndicat des patrons. "Il faut amplifier le différentiel entre le revenu de l'assistanat et celui du travail", ajoute-t-il, refusant de parler "de fainéants" "même s'ils existent".
"Ces personnes n'ont pas eu à faire un job alimentaire"
Mais pour Lina, 26 ans, les propos d’Emmanuel Macron sont "faciles à dire". A 26 ans, elle a un master d’Histoire de l’Art. Après des dizaines de CV envoyés, elle a dû se résigner: "J'ai fait un bac +5 pour gagner un Smic. Je suis surveillante dans un collège pour payer mes factures, mon appartement".
Une désillusion que partage Camille, elle aussi surveillante, malgré son master en droit pénal. Elle regrette des propos qu’elle juge déconnectés de la réalité: "Ces personnes-là n'ont pas eu à faire un job alimentaire, travailler 12h d'affilé, faire un travail épuisant physiquement". Toutes deux regrettent des propos éloignés de la réalité.
Ronan, 44 ans, sans emploi, invite François Bayrou et Emmanuel Macron à se mettre à sa place: "Cela fait un an que je suis à 10-15 candidatures par jour dans le commerce et la vente et je n'ai eu qu'un entretien en visio. Je me rends mobile et disponible, il y a énormément d'offres mais ils considèrent qu'à 44 ans je suis trop vieux", déplore-t-il.
Et il l'assure, il est prêt à regarder dans d'autres secteurs mais il déplore que France Travail ne permette pas de se diriger dans différents domaines de compétence.
Emmanuel Macron tempère ses propos
Ce lundi, Emmanuel Macron a cependant tenu à tempérer ses propos: "Je ferai attention parce que vous avez toujours des gens en situation de détresse, des mères isolées à qui ça coûtent plus cher de faire garder leurs enfants que de reprendre un travail", a assuré le chef de l'Etat.
"Mais vous avez des gens qui profitent du système, des gens parfois qui ont un coup dur de la vie, mais la France n’avancera que par le mérite et le travail", a poursuivi le chef de l'Etat.