Missions, manque d'effectifs, primes... Les sapeurs-pompiers lancent un appel à la grève historique

Un mouvement historique. Voilà comment les syndicats des pompiers qualifient leur appel à la grève et à la manifestation ce jeudi. Pour la première fois, toutes les organisations appellent ensemble au rassemblement à partir de 14h sur la place de la République à Paris.
Des sapeurs-pompiers dans la rue pour demander de meilleures conditions de travail et de rémunération. Sapeur-pompier depuis une quinzaine d’années, Jules a vu son métier évoluer. "On a des missions qui n’ont plus grand-chose à voir avec ce qu’on faisait il y a quelques années", assure-t-il.
Moins d’incendies et beaucoup plus de secours à la personne, liés notamment au déficit de personnel médical.
“Des malaises à domicile, la chute de trottinettes dans la rue, bagarres, agressions, ivresse sur la voie publique…”, énumère-t-il.
Une évolution pas forcément frustrante pour ce soldat du feu, qui regrette surtout le manque de collègues. “Il y a de plus en plus d’interventions et de moins en moins d’effectifs donc c’est fatigant”, appuie-t-il.
Une espérence de vie plus faible
Pour les syndicats, à l’initiative de la mobilisation, il faut un choc d’attractivité. En améliorant les rémunérations, en augmentant la prime de risque, et en prenant mieux en compte les maladies professionnelles selon Rémy Chabbouh, sapeur-pompier et secrétaire national du syndicat SUD.
“Les sapeurs-pompiers ont une espérance de vie de sept ans en-dessous de la moyenne française. Lorsqu’on prend les statistiques nationales des cancers de la prostate par exemple, au niveau national, on les détecte à partir de 73 ans en moyenne, mais chez les pompiers, c’est 53 ans”, indique-t-il.
Fortement mobilisés pendant les Jeux olympiques, cet été, les pompiers demandent également une prime supplémentaire à l'image de celle octroyée aux policiers.