Mantes-la-Jolie: attaqués, des pompiers en intervention ripostent et poursuivent leurs agresseurs

Vendredi soir, alors que des pompiers étaient en intervention pour un feu de poubelles à Mantes-la-Jolie, dans le quartier Val Fourré, ils ont été pris pour cible par des jeunes. Et si les sapeurs-pompiers ont pour ordre de ne pas répondre, cette fois, ils ont décidé de ne pas se laisser faire. Sur une vidéo qui a fait le tour des réseaux sociaux ce week-end, on aperçoit deux pompiers à la poursuite de leurs agresseurs.
“Nous alertons depuis trop d’années que devant autant d’impunités il va, un jour, y avoir une réaction inappropriée d’un équipage de sapeurs-pompiers. Et là nous y sommes. Alors ils n’ont pas eu de violences de leur part heureusement. Mais c’est une réaction humaine dictée par la répétition des agressions. Ils auraient du se retirer de l’intervention et attendre les services de police. Malheureusement c’est un fait sociétal, les services de police sont débordés. On les attents souvent un peu trop longtemps", juge ce lundi matin sur RMC Rémy Chabbouh, sapeur-pompier professionnel.
Des pompiers insultés, victimes de jets de projectiles au pied de son immeuble. Julien ne comprend pas.
“Ce qui me choque, c’est de voir des jeunes qui, à priori, n’ont pas conscience que ces personnes-là pourraient intervenir demain s’il y a le feu chez eux”, indique-t-il.
Cet habitant tempère aussi en relevant un manque de médiation dans ce quartier difficile. Pour Richie en revanche, aucune excuse possible. “Je suis un peu déçu de nos jeunes aujourd’hui. Ils devraient être un exemple pour ceux qui sont encore plus petits qu’eux”, appuie-t-il.
Trois pompiers agressés chaque jour en France
Alors il comprend la réaction des pompiers qui se sont mis à leur poursuite. “Je comprends totalement les pompiers, ils ont totalement raison. Si j’avais été à leur place, j’aurais fait pareil. Si les pompiers en arrivent à riposter, c’est le signe d’un ras-le-bol”, justifie-t-il.
Un ras-le-bol général face à une montée de violence de plus en plus récurrente envers les pompiers, régulièrement pris pour cible, explique Eric Brocardi, porte-parole de la fédération nationale des sapeurs-pompiers de France.
“Derrière chaque uniforme, il y a un humain. 80% de nos effectifs sont des pompiers volontaires. Derrière ça peut être des professeurs, des soignants. Et à un moment donné effectivement, le caractère humain peut prendre le dessus”, appuie-t-il.
En moyenne, selon lui, trois pompiers sont agressés par jour en France.