Mobilisation de la jeunesse contre la loi Travail: "On ne se satisfait pas d'un simple recul"

Un appel à manifester a été lancé pour le 9 mars (illustration) - AFP
Face à la grogne des citoyens, des syndicats et d'une partie des élus, Manuel Valls a annoncé ce lundi un report de deux semaines de la présentation du projet de loi El Khomri en conseil des ministres (prévue le 9 mars au départ). Objectif: expliquer et tenter de convaincre les partenaires sociaux et notamment la CFDT, qui a menacé dimanche de se mobiliser contre le texte. Ce report de la présentation du texte est une première victoire pour la jeunesse, bien décidée à ne pas laisser passer la loi El Khomri.
"Le gouvernement a peur que les jeunes se mobilisent"
"Le report de ce projet de loi est un bon signe. Cela montre que ce gouvernement est fébrile, estime William Martinet, président de l'UNEF. Il y a quelques jours, le Premier ministre nous disait qu'il était déterminé à imposer son projet de loi mais maintenant que la contestation monte, le gouvernement repousse, veut discuter, concerter. Mais l'objectif reste plus que jamais le retrait de ce projet de loi. On est déjà précaire pendant nos études et il faudrait que l'on accepte d'être précaire à vie, c'est impossible. On doit donc être nombreux dans la rue pour faire reculer le gouvernement".
"Le report de de ce projet de loi veut dire que la mobilisation qu'on a commencée à construire fonctionne, se réjouit Mélanie, étudiante à Paris et militante au sein de l'UNEF. Le gouvernement a peur que les jeunes se mobilisent". Le syndicat étudiant UNEF appelle donc à une grande mobilisation le 9 mars contre ce projet de réforme du Code du travail. Un appel cosigné par une vingtaine d'associations de jeunesse dont Solidaires Etudiant-e-s, l'UNL, la FIDL ou les Jeunes Socialistes.
"C'est inacceptable"
"On ne se satisfait pas d'un simple recul, on restera mobilisés tant que la loi El Khomri n'est pas retirée. Tout le mois de mars, c'est l'ensemble de la jeunesse qui descendra progressivement dans la rue contre ce projet de loi", assure Mélanie. "On ne défend pas une société qui veut précariser les travailleurs avec la rallongement du temps de travail et la facilité du licenciement, justifie Zoïa Guschlbauer, présidente de la FIDL, le syndicat lycéen. On ne voit pas du tout un jeune travaillé 10 heures par jour en tant qu'apprenti, c'est inacceptable".
Dans une tribune publiée lundi, sur le site Francetv info, Benjamin Lucas, le président du Mouvement des jeunes socialistes (MJS), appelle le gouvernement à "stopper la dérive libérale, la surenchère sécuritaire et identitaire, dans les mots et dans les actes". Ce mardi sur RMC, il appelle lui aussi "à descendre dans la rue" le 9 mars même si le projet est reporté: "Cela ne coûte jamais rien d'être vigilant et dire que la logique avec laquelle cette loi est construite, l'orientation économique avec laquelle elle est pensée n'est pas celle qui nous convient".