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"On a passé un cap dans la violence": la famille d'une députée LREM visée par des opposants à la réforme des retraites

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Quatre députés de la majorité ciblés en moins de 24 heures par des manifestants mobilisés contre la réforme des retraites et des "gilets jaunes". Anne-Laure Cattelot, députée (LREM) du Nord et visée par ces actions était l’invitée de la matinale de Jean-Jacques Bourdin ce vendredi.

Des permanences dégradées ou envahies, des proches des élus visés devant leur domicile ou même sur leur lieu de travail... Les actions contre les parlementaires se multiplient. Pourtant, les dégradations de permanences, les députés de la majorité en ont pris l'habitude depuis le début de la crise des "gilets jaunes".

Anne-Laure Cattelot, députée LREM du Nord en a fait les frais. Une quarantaine de syndicalistes, "CGT, cheminots, Sud-Rail et une poignée de gilets jaunes" ont manifesté devant le domicile de sa mère avant de s'introduire sur le lieu de travail de sa sœur, ce jeudi matin.

"Une quarantaine de manifestants faisaient une opération escargot pour se rendre à la sous-préfecture qui est 5 km plus loin et ils ont décidé sciemment de s’arrêter à l’endroit où je suis identifiée, mon village d’origine, mon village natal, devant le foyer de mes parents et devant l’entreprise de ma sœur".

"Est-ce qu’au sein d’une famille chaque Français pense la même chose? Je ne crois pas"

"Rien de gravissime dans les dégradations", a précisé la députée visiblement sous le choc. "Une fois qu’on a un mandat, on ne devrait jamais voir ses proches et sa famille inquiétés", a-t-elle ajouté.

"Au-delà de l’acte symbolique de vouloir m’atteindre en allant devant un domicile parental, ce que je trouve absolument scandaleux dans la méthode syndicale, c’est qu’ils ont commencé à agresser verbalement trois ouvriers qui souhaitaient juste fermer la barrière de l’entreprise pour éviter qu’ils ne pénètrent sur le terrain. Ils ont été empêchés donc ils n’ont pas pu fermer. (…) Pour le domicile de mes parents, on a passé un cap dans la violence. Aller voir mes parents et ma sœur, est-ce qu’au sein d’une famille chaque Français pense la même chose? Je ne crois pas".

"On est honteux d’aller travailler mais on est fier d’être gréviste"

C'est finalement le pouvoir de l'action syndicale qu'Anne-Laure Cattelot a tenu à déplorer.

"J’ai des inquiétudes concernant la liberté de penser et d’exercer dans notre pays. J’ai le sentiment que vous n’avez pas le droit de ne pas être dans la vague. Si la majorité décide de faire grève, il faut faire grève sinon vous êtes un traître. (…) On est honteux d’aller travailler mais on est fier d’être gréviste".
Bourdin Direct (avec C.P.)