"On est déjà très content pour une candidature"... Pourquoi le poste de maître-nageur n'attire plus?

La profession des maîtres-nageurs souffre d'un manque d'intérêt qui pousse les municipalités à l'action. Localement, certaines vont jusqu'à financer des formations ou embaucher à plusieurs centaines de kilomètres.

5.000. C'est le nombre de maîtres-nageurs qui manquent à l'appel, partout en France. Alors que le pays n'a jamais eu aussi chaud que cet été, de nombreuses piscines étaient portes closes, faute de maître-nageur pour surveiller les baigneurs.

Résultat: des fermetures partielles ou totales de bassins comme à Lyon où fautes de candidatures, deux piscines municipales sont obligées de fermer certains jours cette semaine. Les 150 maitres nageurs pourtant recrutés pour l'été par la ville, ne suffisent pas à répondre à la demande.

"Si on a une candidature pour un poste on est déjà content" lâche un professionnel du secteur au micro de RMC.

Un salaire compris entre 1.500 et 2.000 euros

À Epinal, dans les Vosges, la mairie est carrément aller chercher un de ses maitres nageurs à 800 km de là, en Vendée, pour assurer l'ouverture d'une de ses piscines. En ce qui concerne cette pénurie de bras, plusieurs raisons expliquent ce désintérêt. En premier lieu, les maitres nageurs sont exposés, car pénalement responsables.

En cas de faute lors de leur mission de surveillance, ces derniers risquent jusqu'à 5 ans de prison et 75.000 euros d'amende. Avec un salaire compris entre 1500 et 2000 euros par mois, ils sont peu à vouloir endosser cette responsabilité.

Mais des initiatives fleurissent pour remédier à cette crise de vocation. La municipalité de Marseille, finance désormais intégralement, les formations de nageurs sauveteurs. Dans le détail, 1.800 euros sont offerts à chaque fois pour une vingtaine de jeunes chaque année qui décident d'accomplir la mission de maître-nageur.

Mais cette prime ne s'obtient pas sans efforts. Ces jeunes nageurs-sauveteurs ont ensuite pour obligation de travailler pendant trois ans à la surveillance des plages et des piscines de la ville.

Lilian Pouyaud et Alfred Aurenche