Agressions, bas salaires: pénurie de maîtres-nageurs dans les piscines municipales

Qui dit fortes chaleurs dit forcément affluence dans les piscines municipales. Mais certaines municipalités ne vont peut-être pas pouvoir ouvrir leurs bassins de tout l’été. La raison? une pénurie de maîtres-nageurs.
La mairie de Condé-en-Brie, petite commune de 680 habitants dans l’Aisne, vient tout juste de trouver un maître-nageur. Le temps qu’il arrive, la piscine ouvrira avec une semaine de retard et réduira ses horaires. Selon la Fédération française des maîtres-nageurs, il manque près de 5.000 professionnels pour répondre à tous les besoins.
Un salaire trop bas et des conditions de travail difficiles
Et ça va en s’aggravant pour plusieurs raisons: d’abord, le salaire, souvent jugé trop faible, 1.600 euros net par mois en moyenne. Ensuite, les conditions de travail sont difficiles. Un maître-nageur a confié à RMC s’être vu imposer des jours de repos quand il pleuvait et à l’inverse avoir dû enchaîner les heures supplémentaires pendant les semaines de beau temps.
Après, il faut dire que certaines zones comme la Côte d’Azur attirent plus que les petits villages. Enfin, les maîtres-nageurs sont de plus en plus victimes d’agressions. La semaine dernière encore, la piscine de Colmar est restée fermée plusieurs jours alors que des agents y ont subi des menaces de mort.
Le métier attire de moins en moins: aujourd’hui, sur un peu moins de 26.000 maîtres-nageurs titulaires d’une carte professionnelle, 1/3 a plus de 45 ans. Et ils sont même 10% à être âgés de plus de 65 ans. Certains retraités reprennent du service pour justement faire face à cette pénurie.