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Grève à Vencorex: la CGT signe à son tour une "fin de conflit"

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Fin de conflit à l'usine Vencorex, après la signature du protocole par la CGT mardi, qui a rejoint les autres syndicats. Les salariés ont notamment obtenu des garanties sur sur leurs conditions de départ. Les négociations avec le potentiel repreneur chinois continuent. Ils demandent également à François Bayrou une "nationalisation temporaire".

La CGT a signé mardi à son tour un protocole de fin de conflit qui devrait permettre la fin de la grève engagée il y a deux mois dans l'entreprise chimique en redressement judiciaire Vencorex, située à Pont-de-Claix (Isère), a indiqué un porte-parole du groupe. C'était le dernier syndicat à résister alors que les autres, la CFDT et la CFE-CGC, avaient déjà dit oui à la fin du mouvement social.

Les syndicats ont finalement obtenu des garanties écrites sur les conditions de départ. "Les salariés qui seront licenciés pourront toucher une prime extra-légale de 40.00 euros", explique auprès de RMC Séverine Dejoux, élue CGT.

Une grande partie des 460 salariés de Vencorex s'étaient mis en grève le 23 octobre, bloquant totalement le site de production de Vencorex au sud de Grenoble suite à son placement en redressement judiciaire. L'entreprise, actuellement détenue par le groupe thaïlandais de pétrochimie PTT GC, s'est vu accorder en novembre quatre mois de répit pour trouver un repreneur par le tribunal de commerce de Lyon, jusqu'au 10 mars.

L'offre émise par le potentiel repreneur chinois jugé "insuffisante"

Elle n'a pour l'instant reçu qu'une seule offre de reprise, émise par son concurrent chinois Wanhua via une filiale hongroise, qui a présenté jeudi dernier une version améliorée. Les négociations se poursuivent pour les sauvegardes de d'emplois. "On a 464 salariés chez Vencorex, l'offre à 54 est largement insuffisante pour sauver une bonne partie de l'activité", regrette Séverine Dejoux.

Les syndicats espèrent toujours une nationalisation, malgré le changement de gouvernement. "Le ministre de l'Industrie qui suivait notre dossier n'a pas changé, on espère que les choses vont pouvoir avancer", espère l'élue CGT.

Le ministre concerné, Marc Ferracci, a justement salué l'accord: "Grâce à l'esprit de responsabilité de l'ensemble des parties, la reprise de l'activité de la plateforme chimique et la réouverture de la vanne du pipe Transalpes sont à nouveau possibles", a-t-il indiqué mardi.

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"Sauver la filière"

"Ce n'est pas sauver quelques emplois dans la chimie, c'est toute une filière qu'il faut sauver", clame Séverine Dejoux, qui évoque des "enjeux stratégiques avec la défense et le nucléaire".

En attendant la reprise des discussions, 48 élus appelent déjà le Premier ministre François Bayrou à procéder à une "nationalisation temporaire" de Vencorex pour éviter son "démantèlement".

Léonie Guilbault avec LM