Policiers mobilisés contre la "haine anti-flic": "Les casseurs veulent dresser la population contre la police"

Depuis le début du mouvement contre la loi Travail, 350 policiers ont été blessés selon les chiffres du ministère de l'Intérieur. Dans la rue ce mercredi, ils veulent exprimer leur ras-le-bol alors que des incidents parfois violents avec des casseurs ont perturbé la mobilisation ces dernières semaines.
"Les policiers sont exténués physiquement, nerveusement. Depuis un an et demi ils sont suremployés. Les stigmatisations qu'ils subissent depuis quelques semaines sont pour eux insupportables. Ils vivent ça comme un sentiment d'injustice profonde", explique sur RMC Loïc Fanouillère, secrétaire administratif général du syndicat de police Alliance.
Mardi encore, des affrontements ont eu lieu en marge des manifestations contre la loi Travail. A Lyon, cinq policiers ont été blessés, dont un sérieusement selon le porte-parole du ministère de l'Intérieur. A Paris, des casseurs ont lancé des projectiles en direction des forces de l'ordre qui ont répliqué à coups de gaz lacrymogène. Des petits groupes déterminés, venus "casser du flic".
"Les collègues qui travaillent en tant que CRS ont l'habitude de ce genre d'extrémistes qui ont le fantasme suprême qui est de dresser la population contre la police, de créer le chaos social", estime Loïc Fanouillère.
Des casseurs "identifiés" et "organisés"
Il explique également que ces casseurs sont "parfaitement identifiés" mais les policiers ne sont pas toujours en mesure de les interpeller. "Ils sont super équipés, super entraînés, ils ont plusieurs couches de vêtements" qui leur permettent de se "fondre dans la foule" après les casses, explique le policier. Loïc Fanouillère rejette toutefois toute directive qui inciterait les policiers à ne pas interpeller les casseurs mais souhaite que les ordres circulent plus rapidement.
"Le ministre de l'Intérieur a eu des propos très fermes, il n'est pas question de ne pas interpeller. Quand les conditions de sécurité sont réunies pour les policiers pour procéder aux interpellations, nous demandons d'avoir des ordres pour peut-être interpeller plus vite", réclame-t-il.
Place de la République à Paris, mais aussi dans 90 villes de France, les policiers manifesteront pour dénoncer la "haine anti-flic" dont ils feraient l'objet. Salués après les attentats, les policiers veulent dénoncer les violences des manifestations. "Nous voulons que des citoyens viennent nous rejoindre. Il faut que la majorité silencieuse s'exprime aux côtés des policiers parce que ce qu'on a vu depuis quelques temps est insupportable pour les policiers", dénonce Loïc Fanouillère.