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"Pour les avoir, il faut négocier": poser ses congés, une source d'angoisse pour certains Français

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Certains salariés ressentent le besoin de se justifier voire de s'excuser auprès de leur employeur quand ils souhaitent partir en vacances. Des vacances qui peuvent être refusées par l'employeur, mais seulement si c'est justifié.

De nombreux Français rencontrent des difficultés à poser leurs congés. Selon un sondage (enquête annuelle "Vacation Deprivation" réalisée par Expedia), pour plus de la moitié d'entre eux, ces difficultés sont liées au manque d'effectif dans leur entreprise.

Ces congés payés sont pourtant un droit garanti par le code du Travail. Certains salariés ressentent aussi le besoin de se justifier et même de s'excuser auprès de leur employeur quand ils souhaitent partir en vacances.

Souir, qui a pris des billets d’avion pour ses vacances, est désormais sûre de partir. Mais il a fallu insister, car son employeur lui avait déjà refusé des congés.

“Je l’ai mis devant le fait accompli. Je lui ai dit que pour mes billets, je ne pouvais rien faire d’autre, il faut que je parte maintenant. On a beaucoup de manque d’effectif, donc c’est une bataille quotidienne pour nous ces vacances. Pour les avoir, il faut négocier avec nos collègues, savoir quand ils partent eux pour ne pas partir en même temps”, détaille-t-elle.

Douze jours consécutifs obligatoires

Bien souvent, Souir s’excuse et se justifie avant de partir. Et elle n'est pas la seule. Ils sont plus de la moitié des Français à le faire. Maxime, lui, a plus de chance. “Moi, j’ai de la chance mais j’ai effectivement des collègues qui sont contraints de poser leurs vacances à des moments où il va y avoir des creux d’activité”, indique-t-il.

L’employeur a le droit de refuser des congés payés, selon Valérie Duez-Ruff, avocate en droit du travail, mais il doit pouvoir le justifier.

“L’employeur doit être en mesure de permettre à ses salariés de prendre des congés. Maintenant, il peut arriver, en effet, qu’en cas de manque d’effectif, l’entreprise doive refuser la prise de congés. Mais il ne faut pas que ces refus soient abusifs”, explique-t-elle.

Entre le 1er mai et le 31 octobre, la loi impose pour les salariés 12 jours de congés payés consécutifs

Pierre Bourgès et Cassandre Braud avec Guillaume Descours