Pour sortir du chômage, faut-il changer de métier? Ca fait débat sur RMC

"Si vous êtes prêt et motivé, dans l'hôtellerie, les cafés et la restauration, dans le bâtiment, il n'y a pas un endroit où je vais où ils ne me disent pas qu'ils cherchent des gens. Pas un! Hôtels, cafés, restaurants, je traverse la rue, je vous en trouve!": la sortie d'Emmanuel Macron face à un jeune chômeur fait beaucoup réagir.
Mais alors, pour sortir du chômage, faut-il accepter de changer de métier? Les chiffres donnent plutôt raison au chef de l’Etat, dans les faits: sur le site de Pôle emploi, il y a en ce moment plus de 2,3 millions d'offres d’emplois, dont plus de la moitié, 58%, sont des CDI.
Les secteurs qui recrutent le plus en ce moment? Le secteur viticole et arboricole, les métiers d’agent d’entretien et ceux de serveurs de cafés et de restaurant. Le problème: 44% de ces offres d’emploi ne trouvent pas preneur. Parmi les métiers qui ont le plus de mal à recruter: charpentier, couvreurs, chaudronniers forgerons, mais aussi dentiste et carrossiers automobiles.
Ces patrons qui n'arrivent pas à recruter
Avec parfois des réalités qui en disent bien plus long que tous ces chiffres. Deux exemples dont on vous parlait récemment sur RMC: la table d’Auberjeon, restaurant réputé dans l’Aude, qui a fermé avant la fin de saison faute de personnel ; et des viticulteurs de Champagne qui font appel à des Polonais parce qu’ils n’arrivent pas à recruter de saisonniers.
"Ce n'est pas la première fois que nous emploierons du personnel qui vient d'horizons très divers, explique sur RMC, le président des Indépendants de l’hôtellerie et de la restauration, Didier Chenet. Quand vous voyez le succès des émissions comme Top Chef où des jeunes diplômés, bac +3, qui reviennent finalement suivre une année de mise à niveau pour se lancer dans la cuisine... Qu'est-ce qui est péjoratif? Nous avons la diversité des métiers dans l'hôtellerie et la restauration qui fait que nous sommes capables d'accueillir les professionnels de tous les horizons".
Sauf que ce n’est pas aussi facile que "de traverser la rue" selon Christine Brouh, secrétaire régionale du SNU-FSU Pole Emploi, qui le constate tous les jours auprès des demandeurs d’emplois:
"Il faut faire le deuil de son métier, le deuil des qualifications et des compétences que l'on avait, ainsi que celui d'une rémunération d'un savoir-faire passé.
Selon le dernier rapport de Pôle Emploi, le nombre de demandeurs s’établit à 5,627 millions, dont 2,6 millions sont des demandeurs d’emploi de longue durée, inscrits depuis plus d’un an.