Pourquoi les jeunes Français veulent partir à la retraite à 55 ans
C’est le résultat d’une étude menée à l’échelle de toute l’Europe par le cabinet RH SD Worx. Et personne en Europe ne souhaite partir plus tôt que les Français. Aux Pays-Bas par exemple, les moins de 35 ans se disent prêts à travailler jusqu’à 60 ans.
C’est vrai aussi pour les plus de 55 ans: s’ils pouvaient choisir, ils voudraient prendre leur retraite à 62 ans. Là encore, c’est moins que les Belges (63 ans), les Anglais et les Allemands (65 ans), les Néerlandais (66 ans).
C’est en France qu’il y a le moins de plus de 60 ans qui travaillent
Il y a deux explications à cette envie précoce de retraite. D’abord, la France est le pays qui offre le moins de perspectives professionnelles intéressantes à ses plus de 50 ans.
Il y a un recours massif aux préretraites parce qu’on pensait que c’était le meilleur moyen de "faire une place aux jeunes", plus de formation, pas d’aménagement du temps de travail... Résultat: c’est en France qu’il y a le moins de plus de 60 ans qui travaillent (15% de moins que le moyenne européenne). Ca change, depuis les années 1990 mais il y a encore beaucoup à faire.
Copier la Suède ou l'Allemagne?
Surtout, les enquêtes de la CNAV révèlent un paradoxe infernal : les salariés souhaitent aussi partir le plus vite possible pour éviter d’avoir à subir les conséquences d’une nouvelle réforme des retraites, qui risque toujours de durcir un peu plus les conditions d’accès à une retraite complète.
On mesure ici le paradoxe: alors que les réformes sont censées inciter les salariés à partir le plus tard possible, leur multiplication pousse les salariés à partir le plus tôt possible!
Pour éviter ce phénomène, il faudrait favoriser une réforme globale qui prévoit des mécanismes d’ajustement automatiques, comme cela a été fait en Suède ou en Allemagne, afin que les règles soient connues et fixées une fois pour toutes.