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La réforme des retraites sacrifiée pour obtenir un accord de non-censure avec la gauche?

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Le Premier ministre démissionnaire, Sébastien Lecornu, a jusqu'à ce mercredi soir pour tenter d'arracher un accord avec les partis du socle commun et des oppositions. Il sort donc sa carte maîtresse: la suspension de la réforme des retraites. Le tout juste avant son rendez-vous avec les socialistes à 10h ce mercredi matin.

Et si l'exécutif décidait finalement de suspendre la réforme des retraites? On apprend que Matignon a bien saisi Bercy, il y a 15 jours, pour évaluer l'impact de cette mesure.

Et Élisabeth Borne, qui a elle-même porté cette réforme qui repousse l'âge légal de départ de 62 à 64 ans, ouvre la porte dans les colonnes du Parisien à une telle "suspension" jugeant que "la stabilité du pays est plus importante".

"Enfin (...) C'est un bon signe", juge Arthur Delaporte (PS), sur RMC, qui demande une "cohabitation" pour la "stabilité" du pays.

"C'est un bon signe, sans doute un peu trop tard, mais peut nous ouvrir la perspective de la cohabitation", juge-t-il face à Apolline de Malherbe.
Le parti-pris : Réforme des retraites, un pas vers la gauche tardif ? - 08/10
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On le sait, c'est une demande insistante de la gauche qui sera reçue ce mercredi matin par Sébastien Lecornu. D’abord les socialistes à 10h, puis les écologistes à 12H15. Et cette possibilité peut peut-être changer la donne. Si les socialistes restent prudents, l'espoir gagne les rangs de la gauche. Jusque-là écartée, une suspension de la réforme des retraites est bien étudiée par Matignon. D'après un négociateur socialiste, ce serait près de 6 milliards d'euros de dépenses supplémentaires avant la présidentielle de 2027. Moins coûteux pour l'État qu'une taxe type Zucman sur les hauts patrimoines.

"L'urgence c'est de suspendre cette réforme qui a déjà fait trop de dégâts", juge Arthur Delaporte (PS).

Le risque de perdre la droite

Alors pourquoi pas céder là-dessus pour décrocher un accord de non-censure avec le PS et au passage éviter une dissolution redoutée par le camp présidentiel. Avant ces annonces, un cadre socialiste estimait les chances d'un deal, nulles, à moins d'un revirement comme la suspension de cette réforme.

Mais qui dit toper avec la gauche, dit risquer de perdre la droite. Et encore faut-il qu'Emmanuel Macron accepte d'enterrer sa réforme totem.

Hélène Terzian avec Guillaume Descours