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"De bons signaux": après six mois d'arrêt, la cristallerie d'Arques redémarre son activité

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L'usine Arc France d'Arques (Pas-de-Calais) a redémarré, mardi, sa production sur quatre des cinq fours arrêtés depuis cet automne, à cause de la flambée des prix de l'énergie. Si les prix sont revenus à un niveau normal, l'inquiétude est toujours présente chez les salariés sur fond de chômage partiel.

Une bonne nouvelle après des mois difficiles à l'usine Arc France, à Arques (Pas-de-Calais). La cristallerie, qui produit vaisselle et verrerie, avait fermé cinq de ses huit fours à cause des prix de l'énergie, en octobre dernier. Mardi, après six mois d'arrêt, la production a repris.

"On a redémarré quatre fours, le cinquième restera fermé définitivement", explique dans "Apolline Matin", ce jeudi sur RMC et RMC Story, Frédéric Specque, délégué CGT de l'usine.

Des prix du gaz multipliés par dix

"On avait stoppé ces productions car les prix de l'énergie en général étaient devenus beaucoup trop importants pour que les marchés puissent accepter et tolérer les augmentations nécessaires qui allaient avec", ajoute-t-il.

Le délégué CGT explique ainsi qu'entre "2021 et fin 2022, la facture globale a augmenté de plus de 100 millions d'euros, soit des hausses de prix multipliées par dix". Actuellement, la facture de gaz de l'usine est redescendue à six millions d'euros par mois.

Conséquence directe de cet arrêt partiel d'activité: le chômage partiel a explosé pour les 4.700 salariés de la cristallerie qui produit notamment les verres pour Ikea ou Luminarc. "Il y a eu beaucoup de chômage partiel de deux, trois à 14 jours par mois et donc des pertes conséquentes de salaire" explique Frédéric Specque.

"Le plus dur semble derrière nous"

Avec la réouverture des fours, les salariés estiment que "le plus dur semble derrière" eux, même "s'il y a encore beaucoup d'inquiétude".

"On ne sait pas si le carnet de commandes va suivre, mais il y a quand même de bons signaux et quelques certitudes."

Les salariés dénoncent "une double peine" entre perte de salaires et flambée des prix "comme on n'a jamais vu", même si les négociations salariales ont été intéressantes pour eux avec des augmentations de l'ordre de 4%. "Cela ne compense toutefois pas le manque à gagner et beaucoup de salariés sont en difficulté", tempère Frédéric Specque.

Malgré tout, le chômage partiel va continuer, "un peu tous les mois" jusqu'à la fin de l'année 2023, "sauf en juillet et en août", explique le syndicaliste. En cause, la fermeture du cinquième four qui provoque la suppression de 446 postes, selon lui: "Ces personnes ont été repositionnées sur différents secteurs de l'entreprise. Le plan est basé sur des départs en retraite, mais avec la réforme, on est dans l'incertitude. Le chômage partiel va donc continuer jusqu'à la fin de l'année".

https://twitter.com/mmartinezrmc Maxime Martinez Journaliste RMC