"Radical", nostalgique de l’URSS: qui est Olivier Mateu, candidat pour prendre la tête de la CGT?

Un homme en colère. Alors que le préfet des Bouches-du-Rhône a réquisitionné du personnel à la raffinerie de Fos-sur-Mer et envoyé les CRS ce mardi, Olivier Mateu, le patron de la CGT des Bouches-du-Rhône, raconte qu’il avait personnellement prévenu le préfet: "A la première réquisition, ce sera la guerre", "On vous met le feu". Il avait précisé: ce n’est pas une expression, ce sera le feu au sens propre, avec des flammes. Il a appelé ce mardi à “reprendre” le dépôt. Il a dénoncé l’intervention de la police, qu’il appelle "la milice de Darmanin". Bref, il ne fait pas dans la nuance. Ce n’est pas son genre.
Dans son bureau au siège de la CGT 13, il y a des affiches de Fidel Castro, du Che Guevara, d'Hugo Chavez. Un livre de Georges Marchais, le dernier dirigeant du parti communiste français qui était aligné sur l’URSS. Le Parti communiste, auquel Olivier Mateu a adhéré à l'âge de 12 ans. Ses deux parents en étaient membres.
Aujourd’hui encore, il ne cache pas sa nostalgie pour l’URSS, ni ses penchants pro-russes. Il condamne les dirigeants ukrainiens et les Américains, exactement dans les mêmes termes que Vladimir Poutine…
Philippe Martinez ne le soutient pas
Et il est aujourd’hui candidat à la direction de la CGT. L’un des trois candidats qui voudraient remplacer Philippe Martinez, qui quitte ses fonctions dans quelques jours. Et il n’est pas le candidat du secrétaire général sortant. Philippe Martinez explique qu’il ne souhaite pas le voir à la tête du syndicat parce qu’il veut une CGT ouverte, féministe, écologiste, prête à discuter avec les autres organisations syndicales. Façon de dire qu’Olivier Mateu n’est ni ouvert, ni concerné par l'environnement et la cause des femmes, ni intéressé par l’union syndicale.
Il n’est pas encore certain que la candidature du patron de la fédé des Bouches-du-Rhône soit retenue au prochain congrès. La direction soutient Marie Buisson, patronne de la branche éducation. Elle est plus consensuelle mais beaucoup moins combative. Olivier Mateu propose une alternative "radicale".
Dans une interview à Marsactu, site d'info marseillais, il se définit comme "anarcho syndicaliste" et décrit la double besogne d’un syndicaliste: défendre le quotidien des travailleurs et concevoir une société nouvelle.