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CGT: le profil atypique et contesté de Marie Buisson, qui pourrait succéder à Philippe Martinez

Marie Buisson pourrait bientôt succéder à Philippe Martinez à la tête de la CGT, mais sa candidature est contestée.

Une bataille peut en cacher une autre. Tous les syndicats sont actuellement mobilisés contre la réforme des retraites, mais à la CGT on est aussi mobilisé par la bataille interne pour la direction du syndicat.

Philippe Martinez, l'actuel patron avait créé la surprise en mai dernier en annonçant qu’il quitterait son poste en mars prochain et en annonçant qu’il comptait passer la main à Marie Buisson, secrétaire général de la branche Éducation recherche et culture. Un premier vote avait validé ce choix au printemps dernier.

Marie Buisson n’est pas très connue du grand public, c’est un euphémisme et même en interne ce n’est pas une star. Elle a 54 ans, elle est prof de français, syndiquée depuis le premier jour de son entrée à l’Education nationale. Elle est écologiste et féministe. C’est une des fondatrices du mouvement “plus jamais cela” qui rassemble des associations et des syndicats sur le thème de l'environnement.

A l'approche de sa nomination, un vent de fronde se lève

Parce que l’écologie et le féminisme ne sont pas les valeurs de base de la CGT. Philippe Martinez lui-même dénonce une “culture misogyne” dont Marie Buisson fait les frais.

Mais c’est surtout sur la question du nucléaire que cela coince. Marie Buisson n’est pas sur la ligne de la CGT-Energie qui défend l’emploi dans la filière nucléaire et même le maintien des centrales à charbon.

Du coup elle rassemble contre elle, la branche énergie, les machos et les défenseurs des ouvriers qui soulignent qu’elle vient de l’éducation nationale qui n’a jamais été un gros bastion de la CGT. Elle n’a jamais non plus pris la tête d’un mouvement social emblématique.

Pour l’instant un seul candidat s'est manifesté, le très radical patron de la fédération des Bouches-du-Rhône. Mais le parlement du parti se réunit mercredi et jeudi et d'autres candidatures pourraient éclore. On parle de Sébastien Menesplier, très médiatique patron de la branche énergie justement et également de Céline Verzeletti, qui dirige les fonctionnaires de la CGT, ou bien même d’un ticket entre ces deux derniers. L'élection est prévue à la fin du mois de mars.

Nicolas Poincaré (édité par J.A.)