Réforme des retraites: comment les militants CFDT ont vécu leur retour dans les cortèges

A l’écart de l’intersyndicale qui réclame le retrait total de la réforme des retraites, la CFDT a rejoint pour la première fois les cortèges depuis le début de la mobilisation. Le syndicat réformiste est pour un régime universel à points, mais estime que la question de l'âge pivot est non-négociable.
Tous ensemble dans la rue, mais cette unité tiendra-t-elle lors des prochaines négociations ? Dans le cortège, les militants de "la base" sont mitigés.
Pas simple de porter le gilet orange de la CFDT. Dans le cortège, Jacques, salarié d'Enedis est soudainement à partie par d'autres manifestants. Il est lui même-mal a l´aise avec la position de son syndicat qui est pour un régime universel à points, mais contre un âge d'équilibre.
"Moi, c'est pas parce que je suis syndiqué CFDT que je vais suivre complètement l'idée. Pour moi, la CFDT essaie de négocier et avoir une ouverture face à un gouvernement qui est fermé. On est tous liés par le même problème, ça concerne tout le monde"
Ensemble contre le projet de réforme des retraites peu importe la couleur syndical c'est ce que défend Jean Christophe Delprat délégué général Sud RATP, côte à côte avec un collègue du syndicat UNSA.
"On est ensemble, tous ensemble, pas de syndicats aujourd'hui. Ça fait plus de 10 jours qu'on est ensemble, qu'on perd de l'argent, même là haut ils peuvent dire ce qui veulent c'est le terrain qui décide. Y'a pas de syndicats sur le terrain on est tous collègues on est ensemble"
Mais pour d'autres comme Jean-Marc et Karim militants CGT de la première heure, cette unité n'est qu'une façade. Ils taclent directement Laurent Berger, le patron de la CFDT.
"On n'a pas confiance, c'est le porte-parole de Macron. On peut pas être dedans et dehors on se demande si on peut être à l´unisson d'un même discours."
Karim et Jean-Marc sont prêts à battre le pavé jusqu'au retrait de ce projet de réformes des retraites.