Ultimatum du Medef sur la loi Travail: "Ce n'est pas une opération de bluff"

Le Conseil exécutif du Medef se réunit lundi après-midi pour décider ou non de quitter les négociations sur l'assurance chômage. - Jacques Demarthon - AFP
Le Medef va-t-il mettre sa menace à exécution? L'ultimatum lancé par Pierre Gattaz au mois d'avril arrive à expiration ce lundi. En l'absence d'un projet de loi travail "profondément" corrigé, le patron de l'organisation patronale avait menacé de quitter la table des négociations sur l'assurance chômage. Le Conseil exécutif du Medef composé de 45 membres décidera ce lundi après-midi s'il va au bout de la menace. Pour Jean-Luc Monteil, président du Medef Paca la balle est dans le camp du gouvernement.
"Aujourd'hui, s'il n'y a pas d'avancée particulière sur le sujet, on n'a aucune raison de bouger. Ce n'est pas une opération de bluff, nous ne sommes pas des joueurs de cartes. On est des acteurs loyaux et quand on voit en face de nous des acteurs qui ne le sont pas, on siffle la fin de la récréation et on prend nos responsabilités", prévient-il sur RMC.
"On est révolté"
Même détermination pour Stéphane Brousse, conseiller spécial chargé des PME au Medef pour qui la loi Travail en l'état "ne sert plus à rien". "On est révolté, nous les patrons de PME, de la façon dont on est traité. On nous dit d'un côté "je vous aime" et de l'autre on nous charge la barque sans arrêt avec le CPA (Compte personnel d'activité), avec le mandatement obligatoire, avec la taxation des CDD", regrette ce patron d'une entreprise de 20 salariés. Pour lui, la question de la refonte du droit du travail et les négociations sur l'assurance-chômage sont liées et le gouvernement doit le comprendre.
"Tant que le chômage sera structurellement aussi fort, on a peu de chances de réduire les coûts de l'Assedic et donc on sera bien à un moment donné obligé de rendre les clés", assure-t-il.
Dans une tribune publiée sur Facebook dimanche, Manuel Valls affirme que des concessions sont encore possibles. Stéphane Brousse préférerait effectivement que le gouvernement recule plutôt que de quitter les négociations, "ce n'est pas raisonnable", admet-t-il. Mais pour lui, la confiance avec le gouvernement est rompue, "on a plus de chances de s'en sortir avec les syndicats de salariés que directement avec le gouvernement".