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Un jour dans un entreprise, quatre dans une autre: comment fonctionne un "groupement d'employeurs"

Alors que débute une semaine cruciale pour la réforme de l'assurance chômage, les discussions entre les partenaires sociaux sont sur le point de capoter. Sur le point d'achoppement de la limitation des contrats courts, le patronat pousse une solution: le développement des groupements d'employeurs.

Semaine cruciale pour la réforme de l'assurance chômage. Les discussions entre les partenaires sociaux sont sur le point de capoter. Les syndicats ont lancé un ultimatum au patronat : s'il ne leur envoie pas un projet de bonus-malus avant demain soir, ils ne reviendront pas négocier mercredi, date de la réunion conclusive.

La principale organisation patronale, le Medef, réunit son conseil exécutif ce lundi pour adopter une position finale devant l’ultimatum lancé par les syndicats. Pour limiter les contrats courts, le patronat a une solution : le développement des groupements d'employeurs.

Un seul CDI pour plusieurs employeurs

Il s’agit, avec un seul CDI pour les salariés, d’avoir plusieurs employeurs. Ainsi, des salariés partagent leur temps de travail entre différentes entreprises, parfois jusqu’à 6 ou 7. Ce dispositif qui existe depuis près de 25 ans peine à se développer.

Un jour dans une entreprise, quatre dans une autre, c’est le rythme de Pierre-Emmanuel Bernard, responsable Hygiène Sécurité Environnement en CDI. Si au début il a appréhendé cette organisation, aujourd'hui il assure être ravi: "Les jours ont été bien définis, on a une feuille de route avec des missions à exécuter en fonction de l'entreprise. Je trouve ça très enrichissant, je trouve que je développe mes compétences beaucoup plus vite qu'en restant dans une seule et même entreprise", explique-t-il.

"Créateur de valeur et d'innovation"

Un fonctionnement qui évite la multiplication de contrats courts et qui est une véritable aubaine pour Pascal Leuraud, l’un de ses deux employeurs: "Les personnes compétentes, si on a besoin que d'une journée par semaine on arrive pas à les recruter directement; là en mutualisant les entreprises ça nous permet d'avoir des personnes de qualité qui interviennent selon le volume horaire nécessaire de l'entreprise".

Pour Agnès Boulanger la directrice du groupement d’employeur tout le monde en ressort gagnant: "On n'a pas beaucoup de turn-over, c'est vraiment très créateur de valeur et d'innovation dans les façons de travailler", explique-t-elle au micro de RMC. En France en 2019, seulement 50.000 salariés font partie d’un groupement d’employeurs

Martin Juret (avec Guillaume Dussourt)