RMC
Travail

Un Smic plus élevé en Ile-de-France: bonne ou mauvaise idée?

placeholder video
La présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse souhaiterait mettre en place un Smic 9% plus élevé que le Smic national. Bonne ou mauvaise idée? Emmanuel Lechypre fait le point sur RMC.

Faut-il un Smic plus élevé en Ile-de-France, comme le souhaite Valérie Pécresse, la présidente de la région? On comprend la logique. Le coût de la vie est en moyenne 9% plus élevé en région parisienne que dans le reste du pays. Le loyer représente la moitié du salaire d’un smicard dans le Val-de-Marne, un quart seulement à Limoges. Donc les reste à vivre sont très différents. Et puis rappelons que ça a déjà existé: jusqu’en 1968, il y avait une vingtaine de Smig (salaire minimum interprofessionnel garanti) différents. Et il y avait même des Smag (salaire minimum agricole garanti).

La majorité des experts estiment toutefois que c’est une fausse bonne idée… D’abord, les écarts entre les régions ne sont pas si importants. Et c’est parce qu’ils se réduisaient déjà dans les années 1960 qu’un Smic unique a été créé en 1970. Une des explications, c’est qu’on retrouve de plus en plus les mêmes produits dans toute la France à peu près aux mêmes prix. Les paniers BFM par région montrent qu’il y a peu de différences: 178 à 183 euros.

Lechypre d’affaires : Le Smic régional, une bonne idée ? - 22/09
Lechypre d’affaires : Le Smic régional, une bonne idée ? - 22/09
2:42

Des écarts plus importants à l’intérieur des régions

Si la vie est moins chère en province, il y a aussi moins de services (commerces, soins, services publics), et ils sont plus coûteux à se procurer parce qu’il faut aller les chercher plus loin.

Ça peut aussi pénaliser l’emploi et fabriquer de la pauvreté. Un Smic plus élevé peut décourager les entreprises d’embaucher des salariés et les particuliers d’embaucher des nounous, aides ménagères…

Et puis surtout, les écarts de coût de la vie sont plus importants à l’intérieur des régions qu’entre les régions. Et pour une raison simple, car ils sont liés au logement. L’Insee a calculé les écarts entre la région parisienne et la province: 21% pour le logement, 5% seulement hors loyers. Mais les aides aux logements sont censées en tenir compte.

Pour tenir compte des différences locales, il faudrait affiner jusqu’aux 320 zones d’emploi. Mais ce serait un bazar administratif impossible à gérer.

Emmanuel Lechypre