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Travail

"Une absurdité complète": la liste des métiers en tension fait des déçus

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La nouvelle liste des métiers en tension publiée par le gouvernement et établie région par région laisse des professions sur le carreau, notamment les boulangers. Et certains secteurs fustigent les disparités régionales.

Elle était attendue et elle fait déjà des déçus! La nouvelle liste des métiers en tension dévoilée jeudi par le gouvernement et établie région par région, énumère près de 80 métiers en manque de main d'oeuvre, grâce auxquels les travailleurs étrangers peuvent prétendre à un titre de séjour.

Mais de nombreuses branches n'y figurent pas alors qu'ils en avait pourtant fait la demande. À commencer par les boulangers. C'est le cas de Sébastien, qui emploie 2 salariés étrangers, munis de papiers temporaires. Et ne pas être considéré comme un métier en tension risque de l'handicaper: "C'est une absurdité complète"

"J'ai eu 40 CV dont 2 Français"

"J'ai potentiellement déjà deux postes de nuits qui ne vont pas être renouvelés. S'il n'y a pas de poste de nuit, il n'y a pas de pain le matin. Qu'est-ce que je fais, je demande à des ministres de venir travailler avec moi? J'ai eu une quarantaine de CV, il devait y avoir 2 Français".

Autre branche déçue, l'hôtellerie-restauration, dont les représentants ne comprennent pas pourquoi les métiers en tension diffèrent selon les régions: "On ne comprend pas comment les serveurs en Île-de-France, en Corse ou en Bretagne ne sont pas inclus dans ces métiers en tensions", déplore Laurent Barthélémy est le président de la branche saisonnier à l'UMIH. "Ça pose la question de savoir comment est constituée cette liste puisque toutes les offres d'emplois ne sont pas intégrées chez France Travail".

Quelques métiers en tensions répertoriés par le Ministère: les agriculteurs salariés, aides à domicile et aides ménagères, aides de cuisine, cuisiniers, employés de maison et personnels de ménage, maraîchers/horticulteurs salariés ainsi que les employés de l'hôtellerie et du secteur du bâtiment.

Le ministère du Travail se justifie

De son côté, le ministère du travail se défend arguant que les seuils de tensions sont régionalisés, et que si les métiers ne sont pas répertoriés, c'est qu'ils ne dépassent pas les seuils planchers qui ont été fixés.

Les travailleurs étrangers peuvent prétendre à un titre de séjour en justifiant de douze mois de bulletins de salaire au cours de 24 derniers mois et trois ans de résidence en France. Cette disposition est applicable jusqu'à fin 2026.

Alfred Aurenche