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"Une perte énorme" pour les salariés: pourquoi la CFDT attaque le groupe Carrefour

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La CFDT a annoncé ce lundi le lancement d'une action en justice contre l'enseigne Carrefour, qu'elle accuse de généraliser les "délocalisations locales". Elle dénonce la vente de plus de 300 magasins à des franchisés.

La CFDT attaque le groupe Carrefour sur sa politique sociale en France. Le syndicat a annoncé ce lundi une action en justice devant le tribunal judiciaire d'Évry contre l'enseigne de magasin qu'il accuse de généraliser les "délocalisations locales".

Dans le détail, la CDFT dénonce la vente de plus de 300 magasins à des franchisés, des sociétés tierces en location-gérance. Ce qui entraîne la perte d'avantages pour les 23.000 salariés de ces franchises. Des salariés qui perdent en moyenne 2.300 euros de salaires et avantages par an.

Employée de Carrefour depuis 22 ans, Marie a vu son magasin être racheté par un franchisé il y a bientôt deux ans. Cette salariée fait la liste des avantages évaporés.

"Nous avons perdu une semaine de congés payés, deux jours d’ancienneté pour les personnes qui avaient plus de 20 ans d’ancienneté. Et la participation, l’intéressement du groupe, on n'en bénéficie plus”, énumère-t-elle.

Un contournement de la législation selon la CFDT

Avec ses collègues, elle a fait le calcul de ce qu'elle perd par an, "2.300 euros environ". "C’est une perte énorme. L’argent n’est pas redistribué aux salariés. Carrefour récupère une partie du chiffre d’affaires qu’on réalise dans les magasins en location-gérance”, explique-t-elle.

La CFDT a donc saisi la justice contre le géant de la distribution. Sylvain Macé, son secrétaire national à la fédération des services, veut empêcher de nouvelles ventes de magasins.

“On ne conteste pas du tout le modèle de la location gérance et de la franchise. Ce qu’on conteste, c’est la façon dont Carrefour l’exerce. L’entreprise contourne la législation sociale. C’est-à-dire qu’au lieu d’opérer une restructuration, elle cède ses établissements à des repreneurs”, dénonce-t-il.

Faux, dénonce le groupe Carrefour, qui assure que ce mode de fonctionnement permet d'éviter des fermetures, relance l'activité et préserve l'emploi.

Nicolas Ropert avec Guillaume Descours