Un mois de septembre difficile pour le marché de l'habillement, déjà fragilisé

Sur fond de mise en redressement judiciaire de deux grandes enseignes, Naf Naf et Minelli, le chiffre d'affaires du secteur de l'habillement s'est contracté de 15,6% en septembre par rapport au même mois de 2022 selon l'Alliance du Commerce.
Une chute qui concerne tous les segments de marché (homme, femme, enfant, chaussures...), tous les niveaux de gamme et surtout tous les circuits de distribution. Si l'outlet limite la casse (-10%), les ventes dans les centres commerciaux reculent de 12%, dans les centre ville de 17% et dans les grandes zones commerciales de 19%! Et même les ventes en ligne ont chuté de plus de 10%!
Comment expliquer cet effondrement?
D'abord, le temps particulièrement doux de septembre, le plus chaud jamais observé en métropole. Ce qui n’a pas incité à acheter la collection automne-hiver actuellement en vente.
Ensuite, l’érosion du pouvoir d’achat qui oblige à faire des arbitrages, alors que la priorité absolue est l’équipement des enfants pour la rentrée scolaire. Et ce sont les achats textiles qui en font frais, d'autant que les alternatives pour payer moins (achats entre particuliers, occasion, friperies...) sont désormais très nombreuses.
Faut-il s’attendre à de nouvelles faillites?
Toutes les enseignes de l’habillement et de la chaussure sont prises par un terrible effet de ciseau. D’un côté, la baisse de l’activité aussi bien en magasin que sur Internet. Conjoncturelle mais aussi structurelle (télétravail, Friday wear à everyday wear, la mode n’est plus à la mode (on achète 20% de moins qu’avant la crise sanitaire).
De l’autre, la hausse des charges, notamment les loyers commerciaux qui continuent d’augmenter accentue les difficultés économiques. Idem pour la taxe foncière qui a explosé dans de nombreuses grandes villes cette année.
Donc oui, d’autres enseignes risquent de rejoindre le cortège des marques qui ont déjà mis la clé sous la porte, comme Kookai, Camaieu, Gap France, San Marina…