"Un signe de désocialisation": baisse des parieurs, déclin des recettes... Le PMU est en crise

Nombre de parieurs et recettes en baisse, le PMU (Pari Mutuel Urbain) est en difficulté. Cette institution, créée en 1930, pilier de toute la filière hippique en France, représente 40.000 emplois et 3,5 millions de joueurs.
"C’est triste, c’est un signe de désocialisation, de défrancisation. Ça fait partie de notre culture, les jeux de course, toute une tradition, une culture extraordinaire, très raffinée, un monde des chevaux fascinant et grandiose", avance sur RMC, au micro des Grandes Gueules, Emmanuel de Villiers.
Le pari sportif en ligne est tendance
Ce n’est pas une entreprise classique, mais un GIE (Groupement d'Intérêt Economique) qui permet à ses deux propriétaires de mettre en commun leurs moyens pour développer leur activité. Ces deux propriétaires sont France Galop et la Société d'encouragement à l'Elevage du Trotteur Français, qui organisent les courses hippiques en France.
Et son activité est mal en point: le PMU traverse la plus grave crise de son histoire. La baisse des paris hippiques s'accélère face aux autres paris en ligne. Pour la première fois en 2024, le pari sportif en ligne a même dépassé le PMU. D'après l'inspection de Finances, cette tendance devrait se poursuivre.
Des économies et un changement de statut
Le gouvernement propose alors des réformes en profondeur via le "Pacte PMU 2030". Sa priorité est de faire des économies, tant du côté de France Galop que du côté de la SETF. Il faut réduire les charges, supprimer les doublons, mutualiser davantage les services, trouver de nouvelles recettes hors-paris ou encore booster le marketing.
L'autre priorité est le changement de statut. Le PMU n’a pas comme premier objectif aujourd’hui de faire des profits. Une fois les gains payés aux parieurs, il reverse tout à l’Etat et aux sociétés-mères (France Galop et la SETF).
L’idée serait de le rendre plus indépendant, de reverser moins de profits, de pouvoir se constituer des réserves et d’être plus libre de sa stratégie.
Cette stratégie pourrait bien se conclure par une hausse des taxes. La filière avait en effet échappé cette année à un prélèvement supplémentaire sur les paris hippiques en point de vente (de 6,9 à 7,5%) et en ligne (de 6,9 à 15%), à la suite de la levée de bouclier de la filière, qui jugeait cette hausse des taxes mortifère pour la filière. Mais compte tenu des difficultés chroniques du PMU et de la situation budgétaire de la France, un revirement sur cette question est loin d'être impossible.