Vers un déficit de 12 milliards d'euros pour la Caisse générale des retraites ?

La Cour des Comptes s'apprête à publier son rapport sur la situation de la Caisse générale des retraites. Cette dernière va présenter un déficit structurel de 12 milliards d'euros, malgré la réforme de 2023 portée par Elisabeth Borne. Le déficit pourrait se cumuler à 65 milliards d’ici 2050.
Le Conseil National des Retraites indiquait déjà, en janvier dernier, que même avec un scénario très optimiste d’un taux de chômage à 5%, le déficit devrait se maintenir à 5,8 milliards d’euros en 2025 et monter à 14 milliards d’euros en 2030. Le recul à 64 ans n’a donc pas changé grande chose.
Autre problème, le financement des pensions sur le long terme qui ne serait pas garanti. Le rapport de la Cour des Comptes indique que les échéances de 2035 et 2045 ne sont pas assurées et nécessiteraient donc de nouvelles réformes.
7 réformes en 20 ans
Malgré 7 réformes en 20 ans, rien n’a changé et le déficit est encore présent. C’est tout le modèle social de la France, tout le modèle par répartition qui est inquiété et remis en cause.
Ce modèle n'est pas assurantiel. Ce qu'un Français paie, avec ses cotisations, ne va pas dans le pot commun de son assurance-retraite. Ses cotisations servent simplement à payer les pensions des actuels retraités. Mais comme la population vieillit, il y a de moins en moins d’actifs pour les retraités et les dépenses explosent.
Dans sa dernière note, le Conseil National des Retraites indiquait que l’État a apporté, en 2024, 42 milliards d’euros de son propre budget pour subventionner le régime des retraites.
Alors qu’est-ce qu’il faudrait faire ? Augmenter les cotisations ? Allonger l’âge légal à 65, voire 67 ans ? Envisager progressivement un passage vers la capitalisation ? Ce sont autant de questions que va poser le Premier ministre François Bayrou et tenter d’aboutir à un nouvel accord pour assurer la survie du régime de retraite français.