Entre déception, fierté et optimisme, les supporters français donnent "rendez-vous dans deux ans"
Meurtrie par les attentats de 2015, plombée par la crise économique et un climat social toujours lourd, la France souhaitait ardemment vivre une parenthèse enchantée grâce à une victoire finale de "son" Euro. Mais, ce lundi matin, la désillusion est énorme suite à la défaite (1-0 après prolongation) contre le Portugal de Cristiano Ronaldo. Une défaite au goût terriblement amer pour Jean-Pierre venu de Metz avec ses deux filles pour vivre la finale à Paris.
"J'avais envie de montrer quelque chose à mes filles, témoigne-t-il sur RMC. Même état d'esprit que 98, même fête que 98, l'euphorie de 98, la réplique de 98… Mais là, c'est un coup de poignard. C'est super dur". Malgré la déception, Victor, lui, ne veut garder que les bons souvenirs: "C'est l'euro en France. On est arrivé en finale. On a eu la manière. On a sorti les Allemands champions du monde. Et Griezmann est le meilleur buteur… Et là, on a perdu contre les Portugais, bah voilà, ça fait mal mais c'est comme ça. On en reviendra que plus fort".
"C'est assez prometteur"
Griezmann, Pogba, Giroud… Yoann a vibré à chaque instant au rythme des Bleus. "Avant tout, c'est le collectif qui a marqué, estime-t-il. Je pense que Didier Deschamps a réussi à trouver une composition qui fonctionnait bien. C'est un grand monsieur: un grand joueur, un grand entraîneur. Merci à lui. Et ça laisse bon espoir pour le Mondial". Car, pour les supporters interrogés, cet Euro 2016 est l'avènement d'une équipe prête pour 2018.
Elies et César en sont convaincus. "On a reconstruit de bonnes bases, assure le premier. Depuis 2006, on n'était pas très fiers de cette équipe de France. Au-delà du mauvais jeu produit, il y avait des attitudes déplorables. Mais maintenant on repart de l'avant". Et son ami d'acquiescer: "C'est assez prometteur. La plupart des joueurs seront encore là en 2018 et on aura le même entraîneur. On est sur une bonne dynamique".
"On est fiers d'eux"
"On est bien évidemment déçus mais j'y crois à cette équipe de France, analyse Romain. Elle a mûri pendant tout l'Euro et est relativement jeune. L'équipe est encore en train de progresser par rapport au Mondial au Brésil. Je me dis que peut-être qu'en 2018 ils seront à maturité et qu'on aura réellement nos chances de l'emporter". Et d'ajouter: "Les étoiles sur le maillot, ce n'est qu'à la coupe du monde. L'Euro c'est bien mais ce n'est pas marqué sur le maillot. Donc, dans deux ans, on réussit. C'est ma façon d'accepter la défaite…"
Sacha, lui, l'affirme: il ne s'est jamais senti autant supporter des Bleus. "On est fiers d'eux même s'ils ont perdu. C'est une petite déception mais on verra dans deux ans si on peut dire Grizou comme Zizou". Et avec sa bande de copains, ils ont déjà décidé de faire le déplacement en Russie pour soutenir la France au Mondial 2018.