Flambée des cours de pétrole: à quoi doivent s'attendre les automobilistes?

La flambée des cours du pétrole à la suite de l'attaque d'installations saoudiennes risque de se traduire par une hausse rapide des prix à la pompe, estiment certains professionnels, même si beaucoup d'inconnues demeurent... Ainsi, lundi, le baril de référence sur le marché mondial, le Brent de la mer du Nord coté à Londres, a bondi de 14,6% pour finir à 69,02 dollars. Il s'agit de sa plus forte progression depuis que ce contrat a été formalisé en 1988.
Pourtant, il faut être clair: une augmentation de 10% du cours du pétrole n'entraîne une hausse de 10% de l'essence à la pompe. La matière première, ce n'est qu'en réalité un tiers du prix du carburant. Le reste, ce sont des taxes.
"Quand vous payez 1,50 euro sur un litre d'essence, vous payez en fait 1 euros de taxe. Il reste donc à peu près 50 centimes de matières premières, de raffinage et de distribution" détaille Francis Duseux, président de l'Union française des industries pétrolières (UFIP) invité de RMC, mardi matin. Il poursuit: "La dernière fois qu'il y a eu une telle hausse du prix c'était en 1991".
Donc dans l'immédiat, il faut probablement s'attendre à u"ne hausse de 4 à 5 centimes sur le litre de gasoil ou d'essence" prédit le spécialiste de l'UFIP. On retrouverait assez rapidement, des niveaux de prix connus en juin dernier par exemple, "qui s'étaient stabilisés durant les deux mois de l'été".
Comment lutter contre la flambée des prix?
Des prix qui peuvent grimper rapidement: les distributeurs ne fixent plus leur prix en fonction du tarif auquel ils achète la matière, mais en fonction du court du gazole. Court fixé à Rotterdam au Pays-Bas, et qui tournait, lundi soir, autour de plus de 9%.
Alors quel est le pouvoir de l'Etat face à cela? A court terme, est limité. Le gouvernement peut solliciter les réserves stratégiques, qui permettent de fournir un pétrole moins cher. "En France, il y a trois mois de stock pour faire face aux crises" détaille Francis Duseux face à Jean-Jacques Bourdin.
Au niveau des taxes, la fameuse TIPP flottante n'existe plus: il faudrait donc passer par un long parcours législatif pour faire réduire ces taxes. Enfin, il n'y a aucun risque de pénurie: "La production pétrolière de l'Arabie Saoudite représente 10% de la demande mondiale".
Ce week-end, les rebelles yéménites Houthis, soutenus par l'Iran et qui font face depuis cinq ans à une coalition militaire menée par Ryad, ont revendiqué ces attaques de drônes contre les installations du géant public Aramco. Elles ont provoqué une réduction brutale de production de 5,7 millions de barils par jour, soit environ 6% de l'approvisionnement mondial.