Franky Zapata: "Les gens ne s'imaginent pas que c'est effort physique extrême"

La deuxième tentative aura été la bonne. Franky Zapata a réussi dimanche l'exploit de traverser la Manche par les airs en une vingtaine de minutes. Place désormais aux prochains défis pour "l'homme volant": terminer sa "voiture volante" et "surfer dans les nuages".
Le Marseillais de 40 ans avait décollé à 8H16 de la plage de Sangatte (Pas-de-Calais) sous les yeux de plusieurs centaines de badauds, dix jours après son échec. L'ancien champion du monde de jet-ski s'est envolé vers St Margaret's Bay, côté anglais, qu'il a réussi à atteindre 22 minutes plus tard en survolant la mer à 15/20 m et même parfois plus haut.
"Ca brûle les cuisses, les abdos, c'est vraiment très physique"
En cours de route, "l'homme volant" s'est posé quelques instants sur un bateau, dans les eaux françaises, pour changer de sac à dos, dans lequel il stocke le kérosène nécessaire à l'alimentation de son engin. C'est à ce moment qu'il avait échoué la première fois.
L'atterrissage sur ce bateau "a été compliqué, ça bougeait encore pas mal, j'ai raté la première approche et je me suis posé à la deuxième", a-t-il relaté à la presse lors de son retour en France, mais une fois sur la plateforme de ravitaillement, "je savais que j'avais fait le plus dur".
"On n'a pas l'objectif de vendre ce produit là"
Au lendemain de son exploit, il dévoile son ressenti ce lundi matin en direct sur RMC. Il explique avoir bien récupéré même si "mentalement c'est éprouvant".
"Mais surtout physiquement les gens ont du mal à réaliser. Quand on me voit voler, les gens n'ont pas l'habitude de me voir faire un effort. Mais en réalité c'est un effort physique extrême. J'ai une charge énorme sur toute la surface du corps. Je ne me tiens sur tiens, uniquement dans les chaussures. Ca brûle les cuisses, les abdos, c'est vraiment très physique."
Il se décrit "passionné d'inventions de mécanique et d'innovation" depuis l'enfance durant laquelle il démontait ses jouets pour les re-bricoler. Pour la suite de ses aventures, il explique ne pas avoir l'intention de démocratiser ce mode de transport mais que ça va aider à d'autres innovations.
"On n'a pas l'objectif de vendre ce produit là. C'est surtout que j'avais envie de voler. On est est en train de créer des voitures volantes et des engins volants."
"Nos engins volants qu'on développe pour le futur seront co-pilotés par GPS, les gens n'auront pas la liberté d'en faire ce qu'ils en veulent"
Vient la question de la régulation, car si tout le monde se met à voler comme lui on peut imaginer l'anarchie et la dangerosité dans les airs. Un faux débat selon lui qui renvoie aux premières heures de l'aviation civile où les mêmes questions étaient soulevées.
"C'est un faux problème, le vrai problème est que les humains sont difficilement gérables, il faut les encadrer. Nos engins volants qu'on développe pour le futur seront co-pilotés par GPS, les gens n'auront pas la liberté d'en faire ce qu'ils en veulent. Elles seront mises à disposition un peu comme un Uber."