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Grève du Samu social à Toulouse: "Insupportable de répondre qu'on n'a pas de places d'hébergement"

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- - Philippe Huguen - AFP

Les salariés du Samu social de Toulouse se sont mis en grève pendant 24 heures de jeudi à ce vendredi pour dénoncer le manque de places d'hébergements d'urgence dans le département. "On laisse des personnes à la rue", dénonce une gréviste.

Ils en ont marre de ne pas pouvoir mettre les plus démunis à l'abri. Tous les salariés du Samu social de Toulouse (Haute-Garonne) se sont mis en grève pendant 24 heures entre jeudi et ce vendredi pour "dénoncer le manque de places d’hébergement d’urgence" pour les personnes en difficulté. Chaque soir, à Toulouse, et dans les environs, 250 personnes, dont une quinzaine de femmes, restent à la rue parce que le 115 n’a pas de places disponibles.

"On se retrouve à faire quotidiennement 90 à 95% de refus"

Insupportable, pour Valérie Grassias, assistante sociale au 115 de Toulouse. "Ça ne va pas car nous recevons de plus en plus d'appels de personnes mais on manque de places d'hébergements, donc on laisse des personnes à la rue. Cette année on fait face à une augmentation du nombre des demandes d'environ 15%. On se retrouve à faire quotidiennement 90 à 95% de refus", se désole-t-elle au micro d'RMC.

"C'est insupportable de devoir répondre tout le temps aux personnes qui nous appellent que nous n'avons pas de places, qu'on a pas les moyens de les aider sur ce qui est quand même le minimum, à savoir se mettre à l'abri", enrage Amélie Vattant, éducatrice spécialisée au Samu social.

"C'est l'hiver, on est dehors, on ne sait pas où aller"

Cette galère pour obtenir une place d'hébergement, c'est le quotidien vécu par Loulia. Depuis un an, elle est à la rue avec son mari et sa petite fille de 2 ans. "Depuis un mois je ne fais qu'appeler", en vain. "C'est l'hiver, on est dehors, on ne sait pas où aller. Faites quelque chose pour nous, ce n'est pas possible que les enfants restent dehors", implore-t-elle.

Les grévistes du Samu social, épaulés par des associations comme le DAL (Droit au logement), réclament plus de places d'hébergement d'urgence à la préfecture de Haute-Garonne. "Il faut arrêter de mettre des pansements sur des blessures qui saignent toujours. A un moment donné, il faut de vrais solutions", exhorte ainsi Gilles, bénévole au DAL. Mais la préfecture, qui assure avoir déjà créé 280 places de plus en un an, portant leur nombre à 860 pour le département, n'a pas pour l'instant répondu aux demandes du Samu social. Alors qu'ils retourneront au travail, ses salariés devront encore laisser la grande majorité de ceux qui les appellent à la rue.

Philippe Gril avec JW. Forquès