Grippe, diarrhées, hépatite A… la situation sanitaire très inquiétante du camp de réfugiés d'Idomeni

Farouk et ses deux enfants sont très malades - Amélie Rosique
Les dirigeants de l'Union européenne se sont mis d'accord jeudi soir à Bruxelles sur une série de propositions visant à trouver avec la Turquie une solution pérenne pour tarir le flux de migrants qui frappe à la porte de l'Europe. Divisés sur le sujet à leur arrivée, les 28 ont trouvé un terrain d'entente au terme d'un dîner de travail même si des questions sensibles ont été laissées de côté dans l'immédiat - notamment celle relative à l'ouverture de nouveaux chapitres menant à une éventuelle adhésion de la Turquie à l'Union européenne.
Après ces laborieuses tractations, les dirigeants de l'UE doivent donc présenter ce vendredi matin à la Turquie leur "position commune". Car il y a urgence comme le prouve par exemple la situation sanitaire déplorable à Idomeni, petite ville grecque située proche de la frontière avec la Macédoine. Sur place, 10.500 personnes, dont 4 à 6.000 enfants, vivent dans la boue et le froid. Et, sous une tente aménagée tant bien que mal en aire de jeux, des dizaines d’enfants, le visage marqué et les vêtements souillés apprennent quelques mots d’anglais grâce à Angelina.


"Je suis très malade, les enfants aussi"
"On joue, on chante, on dessine. Ils dessinent des bateaux, des images de guerre. Ces gamins sont très angoissés et beaucoup sont malades, ils toussent. Mais ils viennent quand même jouer avec nous", témoigne-t-elle sur RMC. Grippe, fièvre, diarrhées et même, récemment, un cas d’hépatite A, à Idomeni, la situation sanitaire est désastreuse. Sotirios Tsiodra, spécialiste des maladies infectieuses, redoute une épidémie.
"C’est possible et il faut s’y préparer, alerte-t-il. Tant qu’ils vivront dans ces conditions, dans la boue, les uns sur les autres, on aura de nouveaux cas. Il faudrait qu’on vaccine tous les enfants du camp." Et là, dans la boue d’Idomeni, Farouk, un Yézidi d'Irak, partage une petite tente avec sa sœur et ses deux enfants. Il fait part de ses difficultés: "Je suis très malade, les enfants aussi. C’est très dur pour eux. On nous a donnés des médicaments mais ça ne fait rien". Et la météo n'arrange rien: depuis plus d'une semaine, il n'arrête pas de pleuvoir à Idomeni…