Hausse des prix du carburant: le gouvernement appelle les pétroliers à la "modération"

La flambée des cours du pétrole à la suite de l'attaque d'installations saoudiennes risque de se traduire par une hausse rapide des prix à la pompe.
Aussi, le gouvernement a demandé mardi aux pétroliers une certaine "modération" quant à la possible hausse des prix du carburant, tout en assurant qu'il n'y aura pas de problème d'approvisionnement.
"On appelle les pétroliers à la modération sur l'augmentation des prix (...) Je rappelle qu'on est au niveau du pétrole de mai dernier et en l'état nous ne sommes pas dans une crise telle que nous l'avons connue en 2008 avec des prix qui avoisinaient les 150 dollars", a indiqué le secrétaire d'Etat aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari.
Les professionnels du secteur avaient tiré dès lundi la sonnette d'alarme sur une augmentation de 4 à 5 centimes du litre d'essence.
Pas de pénurie en vue
"Il n'y a pas de problème d'approvisionnement", a martelé de son côté la ministre de la Transition écologique Elisabeth Borne sur France 2, reconnaissant qu'il pourrait y avoir une "hausse de quelques centimes".
"Il y a des stocks chez les compagnies pétrolières et la France, comme la plupart des grands pays, a des stocks stratégiques qui représentent 90 jours donc trois mois de consommation. Donc il n'y a aucune crainte sur l'approvisionnement", a-t-elle ajouté.
Pourtant, une augmentation de 10% du cours du pétrole n'entraîne une hausse de 10% de l'essence à la pompe. La matière première, ce n'est qu'en réalité un tiers du prix du carburant. Le reste, ce sont des taxes.
"Quand vous payez 1,50 euro sur un litre d'essence, vous payez en fait 1 euros de taxe. Il reste donc à peu près 50 centimes de matières premières, de raffinage et de distribution" détaille Francis Duseux, président de l'Union française des industries pétrolières (UFIP) invité de RMC, mardi matin. Il poursuit: "La dernière fois qu'il y a eu une telle hausse du prix c'était en 1991. On retrouverait assez rapidement, des niveaux de prix connus en juin dernier par exemple, "qui s'étaient stabilisés durant les deux mois de l'été".