Hausse du prix des péages: "Les usagers ne sont pas des moutons à raser", dénonce Corinne Lepage
C'est ce lundi que le prix des péages augmente. Une hausse de 1,12% en moyenne, alors que l'augmentation des tarifs avait été gelée par le gouvernement l'an dernier. Ça peut paraître peu, mais c'est bien plus que l'inflation (hausse du coût de la vie) qui est, elle, de 0,2% seulement. Si la hausse est élevée, c'est parce que les sociétés d'autoroutes peuvent, dans le contrat qui les lie à l'État, répercuter sur les automobilistes toute hausse de la redevance qu'elle paie à l'État. Des raisons dont n'ont que faire les automobilistes. "On paye le gel de l'année passée, et on paie aussi la hausse de la taxe domaniale, l'État a augmenté le loyer des sociétés d'autoroutes, les sociétés d'autoroutes ont tout répercuté sur les automobilistes", explique Pierre Chasseray, président de l'association 40 millions d'automobilistes.
"Les coûts de construction sont amortis depuis des années"
Pour dénoncer les tarifs des péages, l'ancienne ministre de l'Environnement, a annoncé ce lundi le dépôt imminent devant les tribunaux administratifs des requêtes d'automobilistes issues de l'action collective contre les sociétés d'autoroutes et qu'elle coordonne. "On veut qu'il soit mis un terme à ce scandale qui consiste à faire payer par les usagers, les couts de construction des autoroutes les plus anciennes de France (A1, A6, A9, A7, A13 et A8), qui sont déjà amortis depuis X années. Les usagers ne sont pas des moutons à raser", s'agace Corinne Lepage sur RMC.
Il y a un an, l'ancienne ministre et avocate lançait une action collective via un site internet qui permettait de dénoncer les tarifs abusifs des autoroutes. "Plus de 50.000 citoyens se sont inscrits sur ce site, rapporte-t-elle. Il y a près de 50.000 personnes qui se sont plaints, et nous avons lancé 4.000 recours contre les sociétés d'autoroutes (qui continuent à faire payer les travaux de construction de leurs tronçons déjà amortis, NDR)". Ce sont principalement Vinci (2.700 recours) et APRR (qui gère l'A6) qui sont concernés par ces recours. "Nous considérons qu'il y a au moins 20% du prix du péage qui est en trop et qui correspond précisément à la partie lié aux couts de construction, mais ce n'est pas normal quand ce coû:mt est amortie depuis des années".
"Le contrat avec l'État est illicite"
Pour Corinne Lepage, cette nouvelle hausse des prix de 1,12% est tout simplement "illicite". "C'est soi-disant le contrat. Mais si c'est le cas, ça veut dire que le contrat est illicite et c'est ce que nous allons essayer de faire juger. La hausse du prix, quatre fois l'inflation, est excessive, et surtout elle n'est pas uniforme. Les tronçons les plus utilisés sont ceux qui augmentent le plus, et les moins utilisés sont ceux qui augmentent le moins".