Il avait laissé pour mort un étudiant qui défendait un couple qui s'embrassait: l'agresseur de Marin reste en prison

La décision a été rendue à huis clos. La cour d'appel de Lyon s'est opposée mercredi à une remise en liberté de l'agresseur de Marin Sauvajon, un étudiant laissé pour mort après avoir défendu un couple pris à partie alors qu'il s'embrassait dans la rue en 2016.
Le 29 avril, le juge d'application des peines avait accepté la demande de remise en liberté conditionnelle de l'agresseur, âgé de 17 ans au moment des faits. Le parquet avait fait appel. Poursuivi pour "violences avec usage ou menace d'une arme suivie de mutilation ou infirmité permanente", l'agresseur avait été condamné en mai 2018 à sept ans et demi de prison par la cour d'assises des mineurs de Lyon, qui avait retenu l'excuse de minorité. Il purge actuellement sa peine au centre de détention de Roanne (Loire).
Le 11 novembre 2016, Marin Sauvajon s'était interposé pour défendre un couple de quadragénaires pris à partie par cinq jeunes mécontents de leur baiser, non loin de la gare lyonnaise de La Part Dieu. L'un d'eux l'avait violemment frappé à la tête à coups de béquille.
Après une période de comas et de multiples opérations, l'homme âgé de 24 ans désormais garde de lourdes séquelles.
Avant le jugement, Audrey Sauvagon, la mère de Marin, disait craindre cette sortie: "À mon avis, il n'a pas encore compris la gravité des choses. Et ce n’est pas pour tout de suite. Et ce n'est pas en essayant de sortir au plus tôt que l'on comprend et que l'on prend conscience des choses. Une décision de justice a été prise, il y a maintenant deux ans. On aimerait juste qu'elle s'applique et pouvoir passer notre énergie à autre chose", explique-t-elle.
Mais l'avocate de l'agresseur l'assure, son client a changé: des lettres d'excuses écrites à Marin, un diplôme d'électricien obtenu pendant son incarcération.
Depuis son agression, Marin suit des longues séances de rééducation et tente de retrouver une vie à peu près normale. Mais désormais, il craint une chose: retomber sur son agresseur dans la rue.