"Il n'a qu'à devenir boucher!": après avoir chassé en Afrique, un vétérinaire de l'Eure fait polémique

Sur les réseaux sociaux, on le voit aux côtés d’un éléphant, d’un lion ou encore d’un gnou, tués lors d'un safari légal organisé en 2008 au Cameroun.
Après les dirigeants d’un Super U du Rhône, c’est au tour d’un vétérinaire d'être pointé du doigt. Installé dans l'Eure, le professionnel fait l'objet d'insultes depuis qu'un internaute a révélé jeudi qu'il avait chassé des animaux sauvages en Afrique en 2008: des photos diffusées sur Internet le montre en train de poser devant des trophées de chasse. Son nom, son numéro de téléphone et l’adresse de sa clinique ont également été révélés.
"Ça n’arrête pas, je sers de punching-ball", raconte sa secrétaire. Depuis le milieu de semaine, elle reçoit des dizaines de coups de fil d’insultes.
Certains clients hésitent désormais à confier leurs animaux au spécialiste de Guichainville, à côté d'Evreux. Pendant la promenade avec ses deux chiens, Laurence est ébahie devant les photos de son vétérinaire. Elle est tracassée: ça fait 7 ans qu'elle emmène Léa et Pongo dans ce cabinet.
"Faire des safari, je trouve que c'est une tuerie. Après, il soigne bien les animaux... Ca fait mal au coeur quand même mais ce n'est pas pour ça que je vais quitter mon vétérinaire parce que c'est un pro" confie-t-elle, entourée de ses bergers malinois.
"La justice est déjà rendue par Internet"
Tous les clients ne sont pas aussi conciliants: certains ne veulent plus avoir affaire à lui. Et dans la commune de 2600 habitants, beaucoup sont scandalisés: "C'est incompréhensible. Ce sont des animaux sans défense! Pourquoi faire ce métier-là? Il n'a qu'à devenir boucher" explique l'un. "J'espère que ça va causer des problèmes à sa réputation. Il aurait dû garder cela pour lui et n'aurait pas le publier. Il n'a pas d'autre choix que d'assumer".
ils condamnent cependant tous les insultes et les intimidations contre le vétérinaire. Le président de l'Ordre des vétérinaires en Normandie s'inquiète.
"La justice est déjà rendue par Internet. C'est disproportionné comme façon de faire. Ca peut aller jusqu'à sa faillite. C'est très dérangeant pour la profession et pour l'ensemble de la population" estime Benoît Grosfils.
il n'y a toutefois pas de problème de déontologie selon lui. Il déclenchera une procédure disciplinaire uniquement si des associations portent plainte.