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Immigration: "Le projet du PS, c'est la nationalité automatique pour les clandestins"

L'examen du projet de loi sur le droit des étrangers, entamé ce lundi en première lecture à l'Assemblée, oppose deux visions inconciliables de la politique d'immigration. Invité ce mardi de Bourdin Direct, le député Les Républicains Guillaume Larrivé, a plaidé pour l'instauration de plafonds d'immigration.

Les députés ont commencé lundi soir l'examen du projet de loi sur le droit des étrangers, qui vise à créer un titre de séjour pluriannuel pour les étrangers en situation régulière, mais aussi à faciliter les reconduites à la frontière. Les députés débattront ce mardi de la mesure phare du texte, qui prévoit la création d'un "titre de séjour pluriannuel" d'une validité de deux à quatre ans, qui remplacerait l'actuelle carte de séjour, valable 10 ans et qu'il faut renouveler chaque année. Pour le gouvernement, il faut attirer les talents, faciliter la vie quotidienne des immigrés en situation légale en France, et lutter efficacement contre les réseaux et l'immigration clandestine.

"43% des immigrés présents en France sont au chômage"

Plutôt que de rentrer dans le détail du texte, la poignée de députés des Républicains présents dans l'hémicycle ont commencé les débats, qui doivent durer en première lecture jusqu'à jeudi, en attaquant bille en tête la politique d'immigration du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve "contraire à l'intérêt national", selon leur chef de file sur ce texte Guillaume Larrivé.

"La réalité c'est que depuis trois ans l'immigration vers la France a augmenté dans des proportions très très fortes, estime le député (LR) de l’Yonne, invité ce mardi de Bourdin Direct. Le regroupement familial a augmenté de 55%. Le nombre de visas délivrés par les consuls a augmenté de 32% dans les trois dernières années". Pour Guillaume Larrivé, "la vraie question c'est: est-ce qu'on veut continuer à augmenter l'immigration vers la France comme le gouvernement le souhaite ? Nous (Les Républicains), nous pensons que la France a droit de choisir qui elle souhaite accueillir et qui elle souhaite refuser sur son territoire". "43% des immigrés en âge de travailler présents en France sont au chômage, selon des chiffres de l'OCDE", avance le député. "Doit-on continuer à en accueillir des dizaines de milliers chaque année ? Nous ne pensons pas".

"L'urgence c'est de limiter les titres de séjour, pas de les augmenter"

Refusant le terme de quotas, Guillaume Larrivé estime qu'il faut "instaurer des plafonds d'immigration". "Il faut des critères : que les candidats à l'immigration parlent français, qu'ils soient capables d'exercer une activité professionnelle, qu'ils soient respectueux des lois et des valeurs de la République". La droite veut surtout, lors de ces débats, combattre "les idées loufoques du gouvernement" en matière d'immigration, Guillaume Larrivé prenant l'exemple de "l'amendement 363, qui veut élargir le droit du sol à la terre entière (sic). Selon le parti socialiste, il faudrait que lorsqu'un immigré vient clandestinement en France et qu'il fait venir clandestinement ses enfants en France, et bien ses enfants deviennent français à leur 18 ans. C'est une folie. La nationalité française automatique pour les clandestins, c'est le projet du parti socialiste, ce n'est pas notre projet".

Quant à la délivrance de "titre de séjour pluriannuel", là aussi, la droite se veut critique. "Nous ne pensons pas que la première urgence c'est de faciliter la délivrance des cartes de séjour : 200.000 déjà délivrées chaque année. Nous pensons que l'urgence c'est de diminuer ce nombre, ce n'est pas de l'augmenter".

200.000 nouveaux immigrants réguliers chaque année

La France accueille environ 200.000 nouveaux immigrants réguliers chaque année, soit 0,3% de sa population, un des chiffres les plus faibles de l'OCDE selon le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve. La moitié sont là pour des raisons familiales, 60.000 pour des études, 20.000 pour des raisons humanitaires (réfugiés, malades, etc) et à peu près autant dans un but professionnel.

Philippe Gril avec Adrien Borne