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Comment envoyer des sextos... en toute sécurité?

Comment envoyer des sextos... en toute sécurité?

Comment envoyer des sextos... en toute sécurité? - AFP

Au Mexique, des femmes ont "appris" à envoyer des messages sexy sans craindre le "revenge porn".

Il s'agit d'une dépêche AFP insolite... particulièrement étonnante. Nos confrères de l'agence a en effet réalisé un reportage au Mexiquen avec des femmes qui apprennent à "sextoter" en toute sécurité.

Heureuse dans son couple et mère de deux grands enfants, Marytrini Aguilar ne correspond pas vraiment à l'image qu'on se fait d'une experte en "sexting". Cette Mexicaine de 43 ans a pourtant récemment rejoint un atelier dédié à cette pratique et parrainé par le gouvernement mexicain. 

La quadragénaire se dit fière d'appartenir à un petit groupe de femmes qui explorent leur sexualité et pimentent leurs relations en partageant des selfies coquins pris avec leur téléphone.

"Je sextote, et toi?"

Gratuit, l'atelier intitulé "Je sextote, et toi?" est organisé par un groupe de défense des droits des femmes baptisé Luchadoras (Les lutteuses). En le soutenant, les autorités veulent encourager les femmes à considérer le sexting comme une forme de liberté d'expression et de libération sexuelle, mais les aider aussi à prendre conscience des dangers de cette pratique. 

"Le sexting me donne la liberté d'exprimer ma sensualité", explique Marytrini Aguilar, cheveux bruns et tatouages sur le bras et le buste. "Il flatte ma vanité et me rassure. Je suis contente de faire plaisir à la personne à qui j'envoie la photo", dit-elle. "Je pense que mes amies le font aussi, mais elles ne l'avoueront jamais", explique cette femme d'affaires, qui aime sextoter avec son mari.

Elle dit que l'atelier - enseigné en trois sessions de quatre heures - lui a permis de se sentir plus à l'aise. Une session est notamment consacrée à aider les femmes à avoir une meilleure connaissance de leur corps.

"Vous amplifiez votre plaisir"

Une partie de l'atelier consiste d'ailleurs à apprendre à échanger des images de détails physiques autres que les parties génitales.

Gisela Rubio, une autre participante à cet atelier, a commencé le sexting à 17 ans. "C'est magnifique car tout le monde peut le faire, il n'y a aucun risque de grossesse ou de maladies sexuellement transmissibles. Vous amplifiez votre plaisir et vos horizons sexuels", dit-elle.

Cette étudiante en psychologie de 22 ans rédige une thèse sur la pratique chez les lycéens. Selon elle, ce sont presque toujours les filles qui sont victimes d'un sexting qui tourne mal.

Menace de "revenge porn"

L'atelier comprend également des cours sur la cybersécurité, les métadonnées, la géolocalisation, ou encore sur les applications permettant d'obscurcir les visages, de sécuriser les discussions ou d'envoyer des messages qui s'autodétruisent.

Dans un monde désormais hyper-connecté, le sexe et la technologie peuvent constituer un mélange dangereux, en particulier pour les femmes. 

Le "revenge porn", qui consiste à publier des photos compromettantes d'anciens partenaires, s'est développé au point que 40 États américains l'ont interdit, ainsi que des pays comme la Grande-Bretagne ou le Japon. 

Xavier Allain avec AFP