Arrêtées en Syrie, deux Françaises de Daesh écrivent à Emmanuel Macron

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Selon nos informations, au moins une dizaine de Françaises et leurs enfants sont aujourd'hui réparties dans plusieurs camps de réfugiés gérés par des kurdes. Toutes avaient rejoints Daesh il y a plusieurs mois, voire plusieurs années. Ces femmes ont arrêtées avec leurs enfants, en majorité en bas âge. Deux d'entre elles ont décidé d'écrire directement à Emmanuel Macron.
Cette lettre est écrite sur une feuille froissée arrachée dans un vieux cahier d'écolier, trouvé dans le camp de réfugiés où elles vivent actuellement. L'une d'elle a quitté la France en 2015, elle aurait tenté à plusieurs reprises de quitter Daesh avant d'être arrêtée par les forces arabo-kurdes. Avec une autre française, elle assure avoir ouvert les yeux sur l'idéologie de Daesh.

"Ce qu'elle veut, c'est être jugée en France et elle doit être jugée en France parce qu'elle est Française"
Ces deux jeunes mères de familles demandent à Emmanuel Macron à être rapatriées en France où elles sont prêtes "à assumer leurs actes", comme elles l'assurent dans leur lettre. Marie Dosé est l'avocate de l'une de ces françaises: "Elle est prête à répondre à la justice, aux questions qui lui seront posées. Donc ce qu'elle veut, c'est être jugée en France et elle doit être jugée en France parce qu'elle est Française. Ces deux enfants n'ont pas à porter la responsabilité de ce qu'il s'est passé dans l'endroit où ils sont nés et où ils ont grandi."
Toutes les femmes étrangères de Daesh arrêtées sont réunies dans une partie de ces camps. Elles sont évidemment surveillées. Mais selon nos informations, elles n'ont rencontré aucun représentant des autorités françaises. Elles n'ont pas été interrogées par d'autres services de renseignements. Et pourtant, elles ont vécu pour la plupart pendant plusieurs années au cœur de Daesh.
Chaque dossier sera étudié au "cas par cas"
Début novembre, depuis Abu Dhabi aux Emirats arabe unis, Emmanuel Macron s'est exprimé sur le sort de ces femmes et de leurs enfants arrêtées. Le président de la République avait assuré que chaque dossier serait étudié au "cas par cas". Celles arrêtées en Irak seront jugées par les tribunaux irakiens où un système judiciaire fonctionne.
Mais le président de la République est resté très vague sur l'avenir des Françaises arrêtées par les forces kurdes en Syrie. Et pour cause, le Kurdistan syrien où elles se trouvent n'est pas un état reconnu, pourtant les kurdes doivent gérer ces Françaises et Français de Daesh. Mais aussi, des dizaines d'autres étrangers membres de l'organisation de terroriste arrêtés ces derniers mois.