Bouteflika de retour en Algérie: les trois options pour sortir de la crise
Et maintenant? Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a regagné dimanche l'Algérie, où il fait face à une contestation inédite en 20 ans de pouvoir, à l'issue de deux semaines d'hospitalisation en Suisse pour des "examens médicaux".
Son retour - que laissait supposer l'atterrissage sur une base militaire au sud d'Alger d'un appareil aux couleurs algériennes ayant décollé de Genève - a été confirmé officiellement par la présidence algérienne.
Hormis une vague silhouette à l'avant d'une voiture sortant de l'aéroport, personne n'a vu le président Bouteflika en Algérie. Confronté depuis le 22 février à une contestation sans précédent depuis sa première élection en 1999, le président Bouteflika 82 ans, affaibli depuis 2013 par les séquelles d'un AVC, avait été hospitalisé le 24 février à Genève (Suisse) pour des "examens médicaux périodiques".
Dimanche, des milliers de lycéens ont à leur tour défilé à travers le pays contre la candidature à un cinquième mandat que brigue M. Bouteflika, le 18 avril, et une partie du pays a suivi un appel à la grève générale lancé sur les réseaux sociaux.
"Bouteflika a le droit d'aller se reposer"
Les observateurs attentifs de la scène politique envisageraient désormais trois options pour sortir de la crise.
Le président ferait fi de la contestation populaire, maintiendrait son cinquième mandat, gagnerait l'élection faute d'opposition solide, puis écouterait ce dernier en réformant le système, comme il s'y était engagé dans une lettre lue en son nom quelques jours à la télévision publique.
Deuxième option: le report de la présidentielle, via un processus complexe nécessitant l'amendement de la constitution "On ne peut pas faire une élection contestée, ça défie les lois de la pesanteur" décryptait sur RMC Naoufel Brahimi, enseignant à Sciences Po Paris, qui confiait que la date du 18 avril est une date impossible à tenir à l'heure qu'il est.
Enfin, le conseil constitutionnel refuserait le dossier de candidature de Bouteflika pour "raisons médicales". "Bouteflika a le droit d'aller se reposer et de laisser le peuple diriger" lançait ainsi dimanche un manifestant à Paris, place de la République. Un verdict qui est attendu d'ici à mercredi.