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"C'est de l'épuration ethnique": en Cisjordanie, la colère des manifestants solidaires avec Gaza

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REPORTAGE RMC - En Cisjordanie, les Palestiniens manifestent contre les bombardements israéliens sur la bande de Gaza. Une colère exacerbée après l'explosion qui a fait des centaines de mort dans un hôpital de Gaza et dont Israéliens et Hamas se rejettent la faute.

Des rassemblements à Amman, Tunis, Beyrouth, Damas... Des milliers de personnes ont manifesté mercredi à travers le monde arabe en soutien à Gaza. Le Hezbollah libanais avait appelé à un "jour de colère" après la mort de plusieurs centaines de personnes dans une frappe contre un hôpital dont Israël et le Hamas se rejettent la responsabilité.

L'autorité palestinienne a décrété plusieurs jours de deuil. Ramallah, la capitale de la Cisjordanie, s'est transformée mercredi en ville morte. Rideau de fer baissé pour 100% des commerces, aucun bureau en activité, aucune école ouverte. Le premier jour de deuil décrété par l’autorité palestinienne, a été strictement respecté.

Quelques centaines de Palestiniens ont manifesté dans les rues de la ville, dénonçant les frappes israéliennes sur Gaza, l'un des territoires les plus denses du monde, depuis l’attaque du 7 octobre.

"Mon estomac est noué", assure Mouna qui clame son sentiment de solitude, de la rage dans la voix.

"Depuis le 7 octobre, les enfants, les plus âgés, les femmes sont massacrées, les maisons sont ravagées et tout le monde se tait ! Si je suis humaine, je ne peux pas être ailleurs qu’ici", explique-t-elle à RMC.

Votre morning d'actu autour d'Apolline de Malherbe, chaque matin entre 6h30 et 9h. Un journal complet toutes les demi-heures pour bien attaquer la journée, de l'approfondissement avec Nicols Poincaré et Emmanuel Lechypre, de l'engagement auprès de nos auditeurs avec Amélie Rosique et son équipe de RMC s'engage avec vous, de l'humour à 7h20 et 8h20 avec Arnaud Demanche, la participation active de nos auditeurs au 3216, et des interviews incisive à 7h10, 7h40 et 8h10. Enfin, le rendez vous politique incontournable entre 8h30 et 9h avec le Face à Face d'Apolline de Malherbe. Appoline matin c'est votre réflexe info et notre plaisir quotidien !
Racontez-nous par Nicolas Poincaré : La colère des manifestants dans les rues de Ramallah - 19/10
2:12

Le déni de l'attaque du 7 octobre

Les participants au rassemblement manifestent une colère contre Israël et ses soutiens qui couve depuis des années estime Aker, un médecin aux cheveux blancs: "Il est grand temps que les gens s’expriment. C’est de l’épuration ethnique: ils veulent nous chasser, nous envoyer au Sinaï", assure-t-il.

Azmi reste en retrait. Il travaillait encore en Israël, à Jérusalem il y a une semaine. Aujourd'hui, c'est impossible de rentrer chez lui, à Gaza: "Je ne pense qu’à retourner voir ma famille. Je préfère mourir là-bas, à Gaza, que rester ici, loin d’elle", lance-t-il.

Sans surprise, les manifestants disent leur haine des Israéliens après l'explosion qui a touché l'hôpital. Personne ne croit que le tir puisse venir du Jihad Islamique. Personne n’entend Joe Biden, le président américain qui soutient que le tir n'est pas le fait de Tsahal.

Mais le plus spectaculaire c’est ce que disent les gens à Ramallah à propos de l’attaque du 7 octobre et des massacres commis par le Hamas. La plupart n’y croient tout simplement pas. Pour eux, cela n’a pas existé. Un médecin essaie de nous convaincre qu’au festival de musique, c’est l'armée israélienne qui a tué les jeunes danseurs de la rave party.

Le président respecté d’un comité pour les droits de l’homme nous dit très sérieusement qu’il n’y a pas eu de massacre dans les kibboutz, ce ne sont selon lui que des mises en scènes

A la fin du rassemblement, une prière pour les défunts se lance. Sans répondre sur les violences du Hamas en Israël, un manifestant souffle: "Ils ont tué tellement des nôtres".

A Ramallah, Marion Gauthier et Nicolas Poincaré