"C’est un moment historique pour le peuple": les Algériens réagissent au renoncement de Bouteflika

À Orly, un couple de Franco-Algériens s'est dit étonné après avoir appris qu'Abdelaziz Bouteflika ne briguerait pas de nouveau mandat. Une nouvelle qui leur donne de l'espoir pour le futur du pays.

Abdelaziz Bouteflika renonce à briguer un cinquième mandat. Le président algérien l’a annoncé dimanche soir dans une lettre alors qu’il venait de rentrer en Algérie après deux semaines d’hospitalisation en Suisse. Depuis plusieurs jours, les Algériens manifestaient contre le président âgé de 82 ans qui voulait candidater une cinquième fois à l’élection présidentielle. 

Une nouvelle qui a été accueillie par des concerts de klaxons dans le pays, mais aussi auprès des expatriés. Dès sa descente d'avion, Hassiba, une franco-algérienne, demande confirmation à Jamal, son mari. Oui, le président Bouteflika retire sa candidature à un 5e mandat. Cette mère de famille ne cache pas sa joie.

"C’est un moment historique pour tout le peuple algérien parce qu’on ne s’y attendait pas du tout. On ne pensait pas que le peuple allait suivre et que tout le monde allait se soulever. On pensait que le cinquième mandat allait arriver et se faire comme d’habitude. Mais aujourd’hui le peuple algérien a compris et il a gagné", explique-t-elle. 

Les élections repoussées

Son mari, Jamal a du mal à s'imaginer la situation sur place. Mais il est plein d'espoir. "Il y a plus de 20 millions de personnes qui ont moins de 30 ans. J’espère que l’Algérie va changer et va évoluer notamment pour la justice et l’éducation", confie-t-il. Ce couple bi-national n'a plus qu'une hâte: y retourner pour voir les changements. Ils espèrent que leurs enfants verront enfin une Algérie démocratique.

Dans son communiqué, Abdelaziz Bouteflika a indiqué que la prochaine présidentielle aura lieu "dans le prolongement de la conférence nationale représentative de la société algérienne". Il reste donc président de la République jusqu'à ce qu'un nouveau président sorte des urnes.

Nicolas Ropert avec Guillaume Descours