"Ça bombarde toutes les minutes, on se disait adieu": dans la bande de Gaza, une situation désespérée

La situation se dégrade encore davantage dans la bande de Gaza, alors qu'une trentaine de camions d'aide humanitaire y sont entrés dimanche, selon des informations de l'ONU. Israël a intensifié ses frappes et l'enclave palestinienne s'est retrouvée complètement coupée du monde, sans réseau, tout le week-end.
Le réseau revient progressivement depuis dimanche. Rami, un habitant de Gaza ville, raconte qu'un déluge de feu a illuminé tout le week-end le ciel d'un rouge "terrifiant".
"Ça bombarde toutes les minutes. On attendait notre sort. Je prenais la main de ma femme et mon enfant, on se disait adieu", confie-t-il, encore sous le choc.
Les ONG dénoncent des bombardements autour de supermarchés, de plusieurs hôpitaux, où des milliers de civils sont réfugiés. Les journalistes sur place font parvenir des images d'enfants sous les décombres. Ils décrivent des scènes de pillage de centres alimentaires de l'ONU et de bousculade devant des boulangeries pour se procurer un peu de pain.
Au sud de la bande de Gaza, Asma est directement exposée à ces difficultés: "Il n'y a plus de pain, on est obligés d'aller à la boulangerie et de rester cinq heures, six heures. On n'a plus d'eau, c'est trop cher".
Une aide humanitaire jugée insuffisante
Dimanche, 33 camions humanitaires sont entrés dans Gaza. C'est le plus important convoi depuis le début de la contre-offensive israélienne. Une aide jugée dérisoire par Médecins sans frontières, qui estime qu'il en faudrait 100 par jour. En Égypte, 17 tonnes d'aide française livrées attendent de pouvoir être acheminées à Gaza.
Le président américain Joe Biden a, lui, souligné la "nécessité d'augmenter immédiatement et considérablement le flux d'aide humanitaire pour répondre aux besoins des civils à Gaza" dans un appel téléphonique au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Avis partagé par le Premier ministre britannique Rishi Sunak et le président français Emmanuel Macron, qui ont souligné, au cours d'une conversation téléphonique, la nécessité d'un "soutien humanitaire urgent à Gaza".