"Colère", "indignation": la lettre de l'Opep sur les énergies fossiles fait réagir à la COP28

Le président de la COP28, l'Émirati Sultan Al Jaber, le 19 septembre 2023, à New York. - Bryan Bedder / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
Plus que deux jours avant la fin de la COP28, la conférence internationale sur le climat, à Dubaï. On entre dans le dur des négociations concernant l'accord final.
Cet accord ciblera-t-il les énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon), responsables de 75% des émissions de gaz à effet de serre ?
L'OPEP, l'organisation des pays exportateurs de pétrole, ne veut pas en entendre parler.
Dans un courrier, elle appelle ces pays à rejeter tout accord en ce sens. Justifiant que "l'accord de Paris parle de réduire les émissions, plutôt que de choisir certaines sources d'énergie. Il n'y a pas de solution ou de voie unique pour atteindre un avenir énergétique durable".
Créant l'indignation de plusieurs Etats dont la France, par la voix d'Agnès Pannier-Runacher. Colère aussi de la ministre espagnole de la transition écologique, Teresa Ribera, qui a dénoncé, hier, la position "répugnante" de l’OPEP.
Le ministre de l’environnement canadien, qui joue un rôle crucial dans les discussions, s’est dit lui "assez confiant", samedi, dans le fait d’avoir une mention des énergies fossiles dans le texte final.
Parvenir un accord capable de juguler le changement climatique
Malgré des "progrès", le président de la COP28 a solennellement appelé samedi soir les pays à s'émanciper de leurs propres intérêts pour parvenir à un accord capable de juguler le changement climatique.
"Nous faisons des progrès, mais pas assez vite, et de façon pas assez satisfaisante", explique, le président de la COP28, l'Émirati Sultan Al Jaber.
Cette offensive de l'OPEP a clairement tendu les négociations qui sont entrées dans la dernière ligne droite.
De vives réactions
La France, "stupéfaite" et "en colère", l'Espagne qui dénonce une position "répugnante" La déclaration de l'OPEP a jeté un froid à Dubaï.
Cette année, la pression est forte pour inscrire la sortie des énergies fossiles dans l'accord final. Ce qu'aucune COP n'a réussi à faire jusqu'alors.
"Si nous n'y parvenons pas, peu de chance que celle-ci soit réussie", résumait hier un officiel chinois.
Mais si l'OPEP montre les muscles, ce n'est peut être pas une si mauvaise nouvelle, estime Anne Bringault, de l'association Réseau Action pour le climat.
Il faut encore convaincre les pays membres de l'OPEP et les deux plus gros émetteurs de la planète. Avec notamment la Chine et ses 30% des émissions et les Etats-Unis avec 12%.
D'autant que le Sultan Al Jaber, président de la COP28 a prévenu. Il ne veut pas de débats sans fin, mais un accord d'ici mardi soir.